Témoignage. “Il faut faire changer les mentalités”, il assume la contraception dans son couple grâce à l'andro-switch

Publié le Mis à jour le Écrit par Sarah Rebouh
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Chaque année, la Journée mondiale de la contraception est célébrée le 26 septembre. L’occasion pour France 3 Franche-Comté de donner la parole à un Franc-Comtois assurant la contraception dans son couple, grâce à un dispositif très peu connu : l’andro-switch. Explications.

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Damien* a la trentaine et vit à Besançon. En couple depuis trois ans avec Nadia*, il prend en charge la contraception dans son couple. C’est au détour de recherches faites sur Internet, à la suite d’une conversation avec des amis concernant la contraception, qu’il a fait la découverte de l’andro-switch. Il s’agit d’un anneau en silicone dans lequel on introduit sa verge et son scrotum. Cette méthode est non douloureuse. “Mécaniquement, les testicules remontent dans des poches naturellement présentes et sont alors à températures corporelles. De fait, la production de spermatozoïdes s’arrête” nous explique le Bisontin. 

En effet, des chercheurs se sont rendu compte que la chaleur avait une influence sur la spermatogenèse, c’est-à-dire la production de spermatozoïdes. Celle-ci ne peut se faire qu’à une température comprise entre 35 et 36 degrés. Depuis des années, le Dr Roger Mieusset, andrologue au CHU de Toulouse, étudie et travaille sur la contraception masculine. Il explique qu’avec deux petits degrés de plus, la production de spermatozoïdes est considérablement réduite. Tout simplement. Selon Maxime, l’inventeur français de l’andro-switch, interrogé par “La maison des Maternelles - France TV”, ils sont environ 2000 à utiliser l'anneau Andro-switch dans le monde (lire son témoignage).

Pour mettre en place ce dispositif, Damien* a dû réaliser deux spermogrammes : un en amont de l’utilisation de l’andro-switch, et un après trois mois de port quotidien pour s’assurer qu’il n’était plus suffisamment fertile et que sa compagne ne pourrait donc pas tomber enceinte : “trois mois c’est le temps qu’il faut pour atteindre une production de spermatozoïde quasi nulle, ou tout du moins inférieure au seuil de fertilité. Le spermogramme a été ainsi interprété par mon médecin.” Cette solution est réversible puisque selon les études cliniques réalisées sur le sujet depuis 1985, Damien devra stopper le port de l’anneau pendant trois mois pour pouvoir à nouveau être fertile.

“Je me suis tout de suite dit que c’était génial”

“Dans les faits, dès la découverte du dispositif, mon choix a quasiment été instantané ! Je me suis tout de suite dit que c’était génial à tous les égards ! Entre une contraception chimique, hormonale pour ma compagne, dont on connaît les conséquences à court et à long termes sur la santé et une contraception 100% naturelle, le choix était vite fait !” précise-t-il, visiblement enthousiaste. Nadia confirme : “Sur le moment, quand on a trouvé le site internet thoreme.com, il a tout de suite voulu essayer. La semaine suivante il commandait son anneau. On peut dire que je suis fière de lui.”

Damien porte l’andro-switch, à raison de 15 heures par jour, depuis mars 2021 et s’étonne de voir à quel point cette solution contraceptive est peu connue du grand public mais surtout des médecins, alors que les effets négatifs liés à la contraception hormonale sont de plus en plus pointés du doigt. “Le fait de ne plus avoir de contraception hormonale, ça m’a donné l’impression de me réveiller. Ça pompait clairement mon énergie” détaille Nadia. 

De toutes les personnes à qui j’ai pu en parler jusqu’à maintenant, je ne suis pas certain d’en avoir rencontré une qui m’ait dit « Ah oui, je connais ! ». D’autre part, je pense qu’il est clairement admis et établi dans notre société que la contraception repose sur la femme. Il faut commencer par faire changer les mentalités à travers l’éducation sexuelle à l’école.

Damien

"C’est un sujet assez tabou malgré tout"

De son côté, Damien n’hésite pas à aborder la question avec ses proches et surtout ses amis hommes, tant il considère qu’il est important que les couples hétérosexuels connaissent ce dispositif qui existe pourtant depuis de très nombreuses années et qui ne coûte qu’une quarantaine d’euros. “J’en parle à de nombreuses personnes. Aussi bien mes proches que des personnes que je peux rencontrer par ailleurs. C’est un sujet assez tabou malgré tout, qui suscite souvent des railleries de la part des hommes. Preuve qu’il y a du boulot à faire au niveau des mentalités. De fait, aujourd’hui, j’ai clairement envie d’assumer ma position et de faire connaître ce dispositif !”, conclut-il. 

Quand tu es avec quelqu’un de confiance qui choisit de te libérer de cette charge de la contraception féminine et des effets négatifs, c’est extra. Après, si à un moment donné cette charge devient trop lourde pour lui, on peut aussi échanger. Cela peut être une responsabilité partagée.

Nadia

En France, la contraception masculine représente seulement 15% des usages, contrairement  à d'autres pays, ou elle est bien plus développée. "Le cas de l’Espagne vient questionner l’idée d’une contraception essentiellement prise en charge par les femmes, puisque le recours à des méthodes considérées comme masculines (stérilisation masculine, préservatif et retrait...) représente près de 53 % des usages contraceptifs contre 15 % en France et 37 % aux États-Unis d’Amérique" peut-on lire dans un article très intéressant intitulé "Cinquante ans de contraception légale en France : diffusion, médicalisation, féminisation".

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