Durant son passage à l'INSEP, le jeune sportif cotoie alors ceux qui sont aujourd'hui eclaboussés par le scandale. Parmi eux, Gilles Beyer accusé d'agressions sexuelles et de viols à plusieurs reprises par l'ancienne patineuse, Sarah Abitbol, et Didier Gailhaguet qui a annoncé ce samedi 8 février sa démission du poste de président de la fédération française des sports de glace (FFSG). Selon Alexandre Riccitelli, il y a 40 ans, "Tout le monde savait" déjà.
Baziz Djaouti et Claude Heudes l'y ont rencontré pour un témoignage exclusif...
"Ma première réaction, c'est la joie que les gens parlent et que finalement la parole se libère"
A. R. - J'ai eu comme entraineur en 1981 et 1982, Didier Gailhaguet, Gilles Beyer...
Sarah (Abitbol) est arrivée plus tard puisqu'elle est plus jeune. On doit avoir 9 ans de différence quand même.
B. D. - Quelle est votre réaction à ce qui se passe actuellement, ce qui secoue le monde du patinage?
A. R. - Ma première réaction, c'est la joie que les gens parlent et que finalement la parole se libère. C'est ma première réaction... se dire que finalement les gens se lâchent et que peut-être le stress va s'en aller.
B. D. - Aujourd'hui, on ne cesse de dire " mais ça fait des années, et tout le monde le sait " et la question qu'on se pose nous c'est " si tout le monde le savait pourquoi personne ne le disait "? On ne comprend pas.
"Tout le monde le savait sans le savoir"
A. R. - Quelque part, oui j'ai honte, en tant que patineur, parce que vous le dites je pense que tout le monde le savait sans le savoir... C'est à dire qu'on entendait évidemment parler de choses, on savait nous mettre en garde de certaines personnes... fille ou garçon d'ailleurs, et finalement personne ne disait rien.
B. D. - Didier Gailhaguet, président de la Fédération française des sports de glace, doit-il selon vous démissionner?
A. R. - J'espère qu'il se pose vraiment la question au fond de lui même. Mais sincèrement, pour le bien du sport en général et pour l'image du patinage, je pense qu'il est temps de tourner la page.
Le message que j'aimerais faire passer, c'est avant tout aux victimes qui ont subi tout ça... de leur dire, n'ayez plus peur, allez-y ! parlez! lâchez ! C'est bon pour tout le monde quoi !