C'est un coup de massue pour les salariés belfortains. Ce matin, au cours d'un comité européen d'entreprise en Alsace, les syndicats ont appris que la direction d'Alstom veut transférer sur le site de Reichshoffen dans le Bas-Rhin la partie ingénierie et production d'Alstom à Belfort.
400 emplois sont concernés par ce transfert sur les 480 salariés du site. Pour la direction, il ne s'agit pas d'une fermeture de site car les emplois sont "transférés" et chaque salarié va recevoir une proposition d'emploi dans un des sites français d'Alstom. Cette mesure a été prise, toujours selon la direction, pour anticiper une chute d'activité estimée à 30% d'ici 2018."La charge du site de Belfort étant la plus impactée" par cette baisse, "la direction d'Alstom a partagé un projet qui vise à recentrer ses activités exclusivement sur le service", a indiqué le groupe à nos confères de l'AFP.
Aujourd'hui, la direction rencontre les salariés pour présenter son projet. Ce transfert doit être "complet" d'ici deux ans, le calendrier et les modalités d'application doivent être discutés avec les syndicats. D'ici deux ans, seulement une cinquantaine de salariés devrait travailler pour Alstom à Belfort, il s'agit de ceux qui s'occupent de la maintenance des locomotives, de la maintenance patrimoniale et de la réparation des trains accidentés.
Sur les 12 sites français, seul le site de Belfort est concerné par cette réorganisation due à la prévision d'une chute d'activité pour mi-2018.
Selon la direction, en 2008, les Belfortains fabriquaient 140 locomotives et motrices. Huit ans plus tard, le carnet de commandes a chuté à 21 motrices et il est évalué à 47 locomotives pour mi 2018.
Bien avant cette annonce, les salariés étaient bel et bien inquiets pour leur avenir en raison d'une baisse des commandes sur le marché français. Avant l'été, ils apprenaient qu'Alstom n'avait pas obtenu une commande de 44 locomotives par Akiem, une filiale de la SNCF. C'est Vosslow, une société allemande qui a remporté le marché. Quant à l'annonce du récente du marché mirifique aux USA, le site de Belfort n'en n'avait aucune retombée.
Cette annonce en comité d'entreprise européen intervient le jour même où SNCF Voyages, la branche de l'entreprise publique chargée notamment de l'exploitation des TGV, a présenté le "premier partenariat d'innovation destiné à créer une nouvelle génération de TGV". Cette annonce consacre le choix d'Alstom pour la conception du "TGV du futur" mais les Belfortains n'en tireront malheureusement pas bénéfice.