Lundi 22 janvier, la CGT de l'hôpital Nord Franche-Comté, à Trévenans (Territoire de Belfort) a dénoncé dans un communiqué une situation devenue "insoutenable" aux urgences de l'établissement. La direction a reconnu cette réalité et a pris des mesures pour soulager cet état de "tension exceptionnel".
44 patients attendant sur des brancards, dans l'attente d'une hospitalisation, jusqu'à parfois soixante heures. Voilà la triste réalité des urgences de l'hôpital Nord Franche-Comté. Lundi 22 janvier, le syndicat CGT de l'établissement, après un week-end où "le personnel des urgences a "puisé dans leurs dernières ressources du fait du manque de lit [...] pour prendre en charge les patients en attente" a décidé d'alerter sur une situation "insoutenable".
Ce matin, le nombre de patients aux urgences était de 74 dont 44 attendant sur des brancards que des lits se libèrent pour pouvoir être hospitalisés. Une partie attendait depuis plus de trente heures, parfois jusqu'à soixante heures.
Communiqué de la CGT de l'hôpital Nord Franche-Comté,publié le 22 janvier 2024
La CGT alerte sur une réalité "sans cesse renouvelée, quasiment quotidienne" qui "épuise le personnel et est de nature à compromettre gravement la santé des patients en attente", avec un personnel "épuisé et en colère".
La direction admet des urgences en "tension exceptionnelle"
La direction de l'hôpital n'a pas tardé à réagir. Quelques heures plus tard, elle publiait, elle aussi, un communiqué, soulignant la "tension exceptionnelle aux urgences" depuis l'été 2022. On y apprend que "la situation se dégrade dès lors que les flux d’admission augmentent, en particulier durant les périodes de fin de semaine et de congés scolaires".
Lundi 22 janvier, ce sont ainsi "près de 50 patients qui attendaient un lit d’hospitalisation depuis ce week-end alors que les heures à venir nécessiteront également à nouveau un besoin d’une soixantaine d’hospitalisations après un passage aux urgences" estime l'hôpital.
Une situation unanimement catastrophique, qui a nécessité des mesures immédiates.
Deux réunions de crise et des mesures d'urgence
Ainsi, deux réunions de crise ont eu lieu ce lundi. Les urgences de Trévenans pourront ainsi compter, à partir du 24 janvier, et ce, jusqu'au 30, bénéficier "de l’affectation de trois médecins, 10 infirmiers et 10 aides-soignants en provenance de la réserve sanitaire national. Quinze lits de médecine supplémentaires seront activés à titre provisoire pour transférer des patients en attente d’une hospitalisation aux urgences".
Des mesures nécessaires, mais court-termistes pour la CGT. "À ce jour, rien ne change et aucune réponse pérenne n'a été trouvée" dénonce le syndicat. "En laissant pourrir la situation, les pouvoirs publics ne font qu'entériner la dégradation de l'hôpital public. Le personnel y est sacrifié et les patients sont mis en danger".
Des engorgements qui ne se limitent pas qu'à l'hôpital de Trévenans. En effet, la même situation touche actuellement les urgences du CHU de Besançon. La direction bisontine a reconnu des difficultés, essentiellement liées à des problèmes de recrutement et de lits qui font défaut.