Un accord a finalement été trouvé à Belfort entre la direction de la filiale nucléaire de General Electric (Steam Power) et les syndicats. En conséquence de quoi, le blocage d’un convoi exceptionnel, transportant une turbine pour l’Angleterre, a été levé.
Il n’y aura pas de licenciements contraints : c’est l’assurance qu’ont obtenu les syndicats de GE Steam Power à l’issue de plusieurs jours de négociation avec la direction. Les salariés ont donc voté ce jeudi après-midi pour la levée du blocage de la porte des Trois-Chênes, à Belfort, qui empêchait le départ d’un rotor de turbines à vapeur depuis une semaine.
Au départ, le plan social prévoyait la suppression de 238 postes dans la filière nucléaire et charbon. Après de premières et âpres discussions, il a été ramené à 94 postes qui seraient supprimés mais là encore ce chiffre était inacceptable pour l’intersyndicale qui a donc durcit le mouvement en bloquant le convoi de cette turbine à destination de l’Angleterre.
Finalement, comme le précise Christian Mougenot, délégué syndical pour la CFDT « après négociation, nous avons trouvé un point d’équilibre avec la direction qui converge vers une proposition de reclassement en interne pour tous les salariés concernés par le PSE ».
Dominique Thiriet, délégué CGT tempère toutefois en expliquant que si « on a réussi à sécuriser les départs, qui se feront sur la base du volontariat, le PSE va mettre en grande difficulté les équipes qui vont rester, ils risquent d’avoir des difficultés à faire leur travail. »
L'union a fait la force
C'est une intersyndicale unie qui a bataillé pour ces négociations et Laurent Humbert de la CFE-CGC retient avant tout de cette semaine de mobilisation un fort sentiment de collectif retrouvé. « Ce qui est important pour nous, c’est qu’on a mené les négociations en intersyndicale, et on finit ensemble à la fin. C'est notre première satisfaction. La deuxième : c’est d’avoir réussi à mobiliser nos collègues, des cadres et techniciens, qui ne sont pas des populations qui se mobilisent facilement. C'est grâce à notre travail, en tant que syndicats, le fait d’avoir réussi à les convaincre à travers les explications sur les impacts du plan social. On est contents de voir que les collègues ont répondu présents. »
Et Christian Mougenot de renchérir « on en retient aussi une victoire d’union, dans le sens où on a commencé ensemble, on a tout mené ensemble, on en est sorti ensemble. S’il y a besoin de se remobiliser à l’avenir, nous savons que nous serons ensemble, et que nous pourrons compter les uns sur les autres. »
Rester prudent pour l’avenir
Comme le souligne Laurent Humbert de la CFE-CGC « Il n’y a jamais de victoires, à partir du moment où on aura 140 postes de supprimés, même si ce ne sont pas des départs contraints. Malgré tout, on a l’espoir de garder également dans notre entité, des compétences qui vont permettre d’assurer l’avenir de notre société. Car le gros problème de ce plan social, c’est qu’il était à risque, et qu’il mettait en péril l’avenir de notre entreprise, en nous faisant perdre des compétences-clefs.»
Et Christian Mougenot pour la CFDT de conclure « les situations de blocage ne sont pas faites de gaieté de cœur, il est préférable de trouver un accord plutôt que prolonger des batailles qui détruisent tout. »
L'accord entre syndicats et direction sera finalisé en début de semaine prochaine.