Ce que l’on sait sur le militaire du 35e RI de Belfort mis en examen après la découverte d’un arsenal d’armes et de propagande néonazie

Après la découverte faite dans le département de l’Eure, deux hommes ont été mis en examen mercredi 24 novembre et placés sous contrôle judiciaire pour des infractions relatives à la législation sur les armes. Parmi eux un caporal-chef de Belfort qui était en permission.

Une centaine d’armes découvertes dans la campagne normande

Plus d'une centaine d'armes, des munitions et "des objets avec des croix gammées" avaient été découverts le week-end dernier dans l'Eure à Mesnil-en-Ouche, au cours d'une perquisition menée chez un habitant de la commune par les services douaniers. Les douaniers ont mis la main sur 130 armes, dont des fusils d'assaut AR-15 et AK-47, des pistolets-mitrailleurs, des armes de poing, des fusils à pompe à canon et crosse sciés, 200 kg de munitions diverses, des grenades, cinq cartouches de 20 mm pour mitrailleuses d'avion. Des éléments de propagande liés à l'extrême droite (écussons, affiches, documentation néonazie) ont été découverts, selon la source proche de l'enquête.

Une voiture percute les douaniers, et lance l’enquête

Les deux hommes avaient été interpellés après avoir refusé un contrôle des douanes. Les deux hommes, dont l'un est caporal au 35e régiment d'infanterie de Belfort (Territoire-de-Belfort), avaient percuté la voiture des douaniers avant d'être rattrapés, selon une source policière. Les perquisitions ont permis de découvrir "un arsenal, beaucoup de munitions et des objets avec des croix gammées", a précisé la procureure d'Évreux Dominique Puechmaille.

“Des petits nazillons”, et certaines armes détenues légalement

"Les deux hommes ont reconnu détenir des armes de guerre et être passionnés par les armes. Leurs explications sont assez peu crédibles sur la provenance des armes. D'où l'ouverture d'information pour vérifier d'où viennent ces armes", a expliqué la procureure de la République. "Ce sont des petits nazillons qui n'appartiennent à aucun groupe particulier ayant un projet quelconque d'attentat", a indiqué une source policière. La majorité des armes saisies était détenue légalement. "Il y a une trentaine d'armes détenues dans des conditions irrégulières. Ce sont des collectionneurs."

Il est fort probable que dans trois mois, ce soldat ne soit plus dans l’armée de terre

Colonel Eric de Lapresle, porte-parole de l'armée de terre

Invité de France Bleu Belfort Montbéliard, ce jeudi 25 novembre, le Colonel Eric de Lapresle, porte-parole de l'armée de terre a confirmé que ce militaire du 35e RI de Belfort avait déjà fait l’objet de 20 jours d’arrêt suite aux révélations de Mediapart au printemps 2021 (article réservé aux abonnés). “Ce garçon exhibait sur un réseau social en milieu civil un tee-shirt à connotation nazie” a-t-il précisé. Selon l’armée de terre, tout militaire fait l’objet d’une enquête de sécurité en amont de son recrutement.

Les armes découvertes dans l’Eure proviennent-elles de l’armée et du Régiment du 35e RI de Belfort ?

"Il va falloir regarder aussi d'où proviennent les munitions saisies, il y a de grandes chances qu'une partie provienne des stocks de l'armée", indique une source policière. L’enquête est en cours. “Je ne sais pas si ces armes sont des armes de collection où si elles proviennent d’ailleurs… si ce soldat avait à des fins personnelles des armes pour la violence, c’est absolument condamnable” ajoute le colonel Eric de Lapresle.

À son retour au régiment, et si les faits sont avérés, “le militaire fera l’objet d’une procédure disciplinaire qui visera sans doute à réviser son contrat” conclut le porte-parole de l’armée de terre.

L’homme à ce stade de l’enquête est présumé innocent. 

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