L'Hôpital Nord-Franche-Comté de Trévenans, dans le Territoire de Belfort, enregistre depuis quelques jours "une stabilisation du nombre de patients hospitalisés, à la fois en hospitalisation conventionnelle et en réanimation", même si "l'activité est bien entendu encore très soutenue". Interview.
Le Territoire de Belfort, plus petit des départements de Bourgogne-Franche-Comté, est aussi celui qui dans la région a payé le plus lourd tribut depuis le début de l'épidémie, avec 96 décès à l'hôpital au 8 avril.
A l'Hôpital Nord-Franche-Comté de Trévenans (90), la présidente de la commission médicale d'établissement, le docteur Anne-Sophie Dupond a accepté de répondre à nos questions pour faire le point sur la situation.
Le pic de l'épidémie est-il enfin franchi à l'Hôpital de Trévenans ?
"Nous avons atteint depuis la fin de la semaine dernière une phase de plateau. Ce n'est pas un pic, c'est un plateau, avec une stabilisation du nombre de patients hospitalisés, à la fois en hospitalisation conventionnelle et en réanimation. L'activité est bien entendu encore très soutenue.Par contre, l'hôpital n'a pas été dépassé dans ses capacités d'accueil. Il nous reste encore des places disponibles, à la fois en hospitalisation conventionnelle et en réanimation. Tous les patients qui souffrent de la maladie covid-19 sont accueillis dans un lit, dans une chambre."Il nous reste encore des places disponibles
Le nombre de personnes hospitalisées, en réanimation, stagne. C'est un motif d'espoir ?
"Oui, mais il ne faut pas crier victoire immédiatement. Tout ça, c'est grâce aux efforts de tous et grâce au confinement de la population, qui nous a permis de ne pas être débordés. Par contre, nous devons encore rester vigilants."Les personnes soignants sont sur le front depuis plusieurs semaines. Quel est l'état des troupes à l'hôpital de Trévenans ?
"Il y a une forte mobilisation, un esprit de groupe très important. Par contre, comme dans tous les hôpitaux nous avons des personnels malades, et nous devons rester vigilants puisque le nombre de personnels suffit juste à absorber tous les flux de patients. L'esprit est plutôt positif.J'ai un message à faire passer à la population: les accueils des urgences non-covid continent à être assurés. La population pourrait croire qu'en pleine épidémie, nous ne pouvons traiter que les malades covid. Ce n'est pas vrai. Tous les médecins, tous les personnels soignants, sont en capacité de traiter les urgences médicales ou chirurgicales. C'est vrai que nous les médecins, nous sommes inquiets. Nous avons une relative désertion des services d'urgence. Il ne faudrait pas que cette épidémie serve de retard à la prise en charge des autres pathologies urgentes."Les accueils d'urgences non-covid continuent à être assurés