Les ateliers d'Alstom Belfort étaient arrêtés depuis le 18 mars dernier. Depuis ce matin une petite équipe de 20 salariés reprend le chemin du travail avec des consignes de précautions strictes.
« Si on imagine que les gens se croisent le moins possible, théoriquement c’est pas mal ».C’est ainsi que Barbarin Augello, secrétaire CGT d'Alstom Belfort, décrit la timide reprise du travail dans les ateliers.
Ce lundi matin 20 Avril, sur la base du volontariat, 22 salariés ont repris le chemin de l’usine.
Un protocole strict a été mis en place par la douzaine de personnes, direction et salariés, en charge de la sécurité :
« A l’arrivée on prend la température des gens. » précise Barbarino Augello. «Ils reçoivent ensuite des masques, du gel hydro-alcoolique et des consignes. »
120 à 140 salariés travaillent habituellement dans les ateliers. Pour eux, la reprise sera progressive. 22 personnes ce 20 avril, 44 le 21 avril et 60 le 22.
Une période test avant le dé-confinement programmé du 11 mai prochain.
« Les horaires des équipiers sont aménagés pour éviter qu’ils ne se croisent à midi, » indique le responsable syndical, « mais ce sera difficile de gérer la distanciation. Par exemple, on travaillait à 3 ou 4 sur un châssis, maintenant ce n’est plus possible. »
« Sur les postes de travail, les encadrants devront vérifier que les mesures de nettoyage des outils, des pièces etc seront bien effectuées. C’est assez lourd tout ça, on ne pourra pas produire aussi vite. »
Pour la CFDT, Olivier Kohler représentant syndical est « franchement opposé à la reprise du travail avant la fin du confinement le 11 mai.»
« C’est en totale contradiction avec le discours porté par les pouvoirs publics qui demande aux gens de rester chez eux. »
Interrogé sur les mesures barrières qui devront être adoptées par les salariés, Olivier Kohler, estime « qu’une mesure, ça reste une mesure, cela ne garantit pas à 100% aux salariés de ne pas être contaminés. Nous, on estime que la santé passe avant tout. »
« L'outillages des salariés des ateliers sont des outillages communs » explique-t-il, « par exemple la commande pont à laquelle tout le monde peut accéder, quand vous l’utilisez, vous n’avez pas la certitude qu’elle a été nettoyée.»
Si tout se passe comme prévu par la direction du site belfortain, l'ensemble des salariés de la production dont la moyenne d'âge se situe entre 45 et 50 ans, devrait reprendre le travail aux alentours du 4 mai.