Ce jeudi 6 octobre à Turin, Lucas et Théo Hernandez pourraient écrire une page de l’histoire du football français s’ils venaient à être titularisés ensemble avec l’équipe de France. Les deux frères, qui ont passé une partie de leur enfance en Haute-Saône, veulent savourer ces instants.
Deux frères sous le maillot tricolore, sélectionnés en même temps en équipe de France, cela ne s’était plus vu depuis plus de quarante ans. A l’époque, en 1970, Patrick et Hervé Revelli partageaient alors leur nom sur le maillot des Bleus. Ce jeudi 7 octobre 2021, l’histoire pourrait bien se répéter si Lucas et Théo Hernandez, 25 et 23 ans, venaient à être titularisés en même temps par Didier Deschamps pour la demi-finale de Ligue des Nations face à la Belgique.
La consécration commune
Cette sélection commune, les deux frères, qui brillent cette saison avec leur club respectif – le Bayern Munich pour Lucas, l’AC Milan pour Théo - en rêvaient. Jusqu’alors seul l’aîné de la fratrie, champion du monde avec les Bleus en 2018 avait eu la faveur du sélectionneur. Mais en septembre dernier, fort de ses performances en Serie A italienne, Théo, le cadet, a fini par être appelé à son tour en équipe de France. Une fierté pour son grand frère, qui blessé, n’avait alors pas pu assister aux premiers pas de Théo avec les Bleus. Un simple contretemps, finalement.
"J’étais à la pêche quand j’ai appris notre sélection la semaine dernière" sourit le défenseur du Bayern Munich quand il se présente face à la presse aux côtés de son frère ce mardi, "Quand j’ai vu mon nom dans la liste des défenseurs mais pas celui de mon frère je me suis dit tant pis, ce sera pour être un autre moment. Et puis ensuite je l’ai vu avec les milieux de terrain. J’étais content. Je l’ai appelé direct pour le féliciter" se souvient ému Lucas Hernandez.
Souvenir de Haute-Saône
Il faut dire que depuis leur enfance, les deux frangins partagent tout, ou presque. Un père footballeur qui les a abandonnés, et une enfance difficile. Elevés seuls par leur mère, les frères Hernandez évoquent souvent le souvenir de leurs vacances passées à la pêche, en Haute-Saône, où vivent encore leurs grands-parents maternels. "Vous le savez on n’a pas eu une enfance facile" a tenu à rappeler Lucas ce mardi en conférence, "Mais c’est ce qui nous a fait lutte" partage aussitôt son frère Théo, qui a tenu a remercié publiquement sa maman, "A l’annonce de la liste ma mère pleurait, mon grand-père était très content. Je veux leur dire merci" insiste le joueur de l’AC Milan.
Si les deux joueurs se retrouvent en sélection en même temps, c’est tout sauf un hasard. Indispensable à son poste de latéral depuis trois années déjà, Lucas est un habitué des Bleus et son frère pourrait bien le devenir. Appelé pour la première fois lors du rassemblement de septembre, celui qui peut évoluer en défense comme au milieu de terrain a fait l’étalage de toutes ses qualités face à la Finlande notamment (2-0).
En concurrence jeudi ?
Problème qui n’en est finalement pas un : les deux frères pourraient se retrouver en concurrence à gauche de la défense. Une situation qu’ils acceptent plutôt bien : "Sur le terrain il n’y a pas d’amis. Celui qui va jouer joue" a souligné Théo, "Au moment où les matches vont commencer, que ce soit mon frère ou moi, on va se donner des conseils, on va tous ramer dans la même direction" a renchéri Lucas, solidaire.
Face à la Belgique jeudi soir les frères Hernandez se rappelleront sans doute au bon souvenir de leurs parties de foot, lorsqu’ils étaient enfants. A défaut d’avoir évolué dans le même club depuis le début de leur carrière, ils se retrouvent finalement sous la plus belle des tuniques, celle avec deux étoiles.