Une présence visible, très visible contrairement aux années passées. Tous les jours, des équipes cynophiles de gendarmerie procèdent à des contrôles inopinés de stupéfiants sur le site des concerts, comme au camping des Eurocks de Belfort.
Il a tout d'un brave toutou. Mais à l'entrée des Eurockéennes sa présence surprend les festivaliers. Jasper, berger malinois de 8 ans est dressé pour détecter tout type de drogue. Rien ne lui échappe. Un flair de pro. Et dans ce festival comme dans tant d'autres, l'activité du chien n'est pas prête d'être à l'arrêt.
En une dizaine de minutes de présence à l'entrée du site, le chien suivi de son maître gendarme va marquer l'arrêt sur cinq personnes suspectées de transporter des substances illicites.
Un jeune homme jette par terre son produit. Trop tard, le chien est déjà sur lui. Le jeune homme surpris est aussitôt cerné par l'impressionnant dispositif de gendarmes du Territoire de Belfort. La marchandise est saisie.
Cette présence des forces de l'ordre sur le sujet de la drogue était discrète l'an passé voire invisible. Cette année, les hommes en bleu sont partout. "Il y a une volonté des services de l'Etat de mener des actions offensives de prévention. Un festival n'est pas une zone de non droit d'où notre présence" explique le lieutenant colonel Olivier Garoby du groupement de gendarmerie du Territoire de Belfort.
Sur et autour du festival les actions de contrôles se multiplient pour saisir la drogue avant qu'elle n'entre sur le site. Plusieurs équipes cynophiles venues du camp militaire du Valdahon dans le Doubs se relaient sur les points de contrôles routiers, sur les flux de piétons, au camping et sur le site même des concerts.
"Sur la journée de jeudi, premier jour du festival nous avons interpellé 45 personnes" explique le lieutenant colonel Garoby. Cannabis, ectasy, cocaïne... la drogue est saisie puis détruite. Les personnes interpellées font l'objet du procédure judiciaire ajoute-t-il. Ce jour là, deux procédures pour trafic de stupéfiants ont été ouvertes. Même le festivalier qui vient sur le site avec un joint pour sa consommation personnelle peut se retrouver convoqué devant la justice, indiquent les forces de l'ordre. Selon qu'il est consommateur ou revendeur, les peines encourues varieront.
Avec la chaleur, 30° de température, près de 50° au niveau du sol, le maître chien va vite mettre son animal au repos. Sa présence à l'entrée des Eurockéennes en fait sourire certains. "Regarde, il s'est fait choper" lance un festivalier en regardant un jeune que le chien vient de détecter. D'autres personnes fuient discrètement la scène, car le chien travaille à une vitesse impressionnante et va marquer l'arrêt devant quelques personnes en l'espace d'une poignée de secondes. Certains blémissent, pris dans la nasse. Pas le temps d'avoir honte, les individus interpellés par les gendarmes sont très rapidement mis à l'écart.
Présente sur les lieux depuis le début du festival, la Préfete du Territoire de Belfort Sophie Elizeon confirme la multiplication des contrôles. "Il y aura des contrôles diligentés dans l'enceinte du festival à une fréquence qui ne sera pas dévoilée. Nous cherchons tout ce qui est illicite" explique t-elle. "Les Eurockéennes restent un festival très familial, mais des personnes arrivent au poste médical avancé en mauvais état après avoir sous la chaleur consommé drogue et alcool" justifie-t-elle.
Du côté du festival, cette présence militaire est-elle appréciée ? Jean-Paul Roland directeur des Eurockéennes que nous avons questionné n'a pas souhaité faire de commentaires sur cette présence ostensible des forces de l'ordre. Musique, rock'n roll et drogue, le mélange ne semble plus être dans l'air du temps au goût des autorités...