Le groupe de rock britannique Foals a conquis la Grande Scène des Eurockéennes de Belfort le vendredi 30 juin 2023. Une performance attendue par les festivaliers, suite à l'annulation de leur venue lors de l'édition 2022.
À 20h30, le public se rassemble doucement face à la grande scène des Eurockéennes dans l'espoir d'être bien placé pour profiter du concert de Foals. Le groupe de rock indé n'a pas pu se produire lors de l'édition 2022 et revient en force en 2023. Leur tournée européenne est déjà passée par Milan, Zagreb et Varsovie, et c'est à présent à Belfort qu'ils font étape pour jouer les morceaux de leur dernier album Life is Yours qui a fêté ses un an début juin. Après avoir joué au festival en 2010, 2016 et 2020, ils sont de retour.
Un dancefloor à ciel ouvert
Au son des premières notes de Wake me up les têtes et les hanches des festivaliers oscillent naturellement. Dans la foule, on se laisse porter et le public aurait bien tort de se priver d'apprécier les riffs aux accents groovy et disco. En guise d'introduction, le groupe originaire d'Oxford s'exclame "It’s fucking great to be back in France !"
Foals enchaîne avec The runner, et on ne peut s'empêcher de remarquer qu'il aura suffi d’une seule chanson pour rapprocher les indécis de la Grande Scène, tant les premiers rangs se resserrent déjà. Le public accompagne au rythme des mélodies chaloupées les morceaux. Au milieu des ballons à tête de crocodile et il faut le dire des préservatifs qui volent, on entrevoit quelques crowd surfeurs.
Sur 2001, la foule compacte suit les musiciens à l’unisson sur des accords qui invitent nonchalamment à prendre part à ce dancefloor à ciel ouvert. Les morceaux s'enchaînent et l'engouement des spectateurs pour le groupe est déjà saississant. Ce qui n'empêche pas Jack Bevan, le batteur, de monter sur le tabouret de sa batterie, pour électriser encore plus la foule pour le prochain morceau, Olympic Airways. Le premier changement de guitare intervient sur In Degrees, et ne sera clairement pas le dernier.
Un voyage mélodieux au rythme des guitares et des claviers
Côté instrument, c'est le moment de sortir les maracas et les mouchoirs. Le groupe présente ses excuses pour l'annulation de sa venue à l'édition 2022 des Eurockéennes et ponctue avec amour : "We always loved the Eurockéennes". Sur scène, ça saute dans tous les sens, mais toujours au rythme des claviers, bien présents sur le morceau. La foule gronde de bonheur. Les morceaux s'enchaînent, on change les guitares à tout-va sans perdre en intensité. Les notes du tube My number résonnent et les festivaliers exultent sur un des grands classiques du groupe. Yannis Philippakis, chanteur et guitariste, nous gratifie d'un solo qui réchauffe l'atmosphère.
Ils étaient nombreux à l'attendre, c'est le moment de Spanish Sahara. Des notes d'une douceur qui contraste avec les morceaux précédents emplissent l'air. Foals nous offre un petit instant de poésie à nu, créant un écrin mélodieux autour de la voix du frontman. L’émotion que Yannis Philippakis transmet se fait aérienne et vaporeuse pour créer un moment de pure magie sur la presqu'île du Malsaucy. La foule est invitée à s'assoir et joue le jeu, accroupie, car le sol boueux se fait l’écho de la météo capricieuse de la journée. Le tumulte des applaudissements le confirme, les festivaliers sont heureux de ces retrouvailles.
"We love you"
Les morceaux s'enchaînent pour devenir plus intenses, la voix se fait plus rauque et les guitares, tout simplement plus rock. La température va monter d'un cran, on est prévenus. Yannis le confirme d'un "let’s get a bit spicy babe". Les Eurocks les aiment et ils le rendent bien. Car Foals ne se ménage pas et les musiciens ne sont pas avares en énergie. Ils offrent une prestation ponctuée de déclaration d'amour, il n'est pas rare d'entendre quelques "we love you" ou encore "we love that energy".
Sur Inhaler, les guitares montent d'un cran et hurlent un peu plus fort, mais c'est tous les membres du groupe qui ondulent au rythme du morceau. On dirait que l'intensité des applaudissements et des hurlements des festivaliers est calquée sur les riffs : c'est l'osmose entre la scène et la fosse. Sur les derniers morceaux, les crowd surfers arrivent de tous les côtés et les membres de la sécurité s’affairent à les réceptionner.
Foals fait danser les foules depuis plus d'une décennie, et l'a encore prouvé en emmenant avec puissance les festivaliers dans son univers onirique. Entre douceur et intensité, le groupe a fait virevolter les cœurs, au fil d'un voyage riche en émotion. Pour reprendre les mots de Yannis Philippakis, les Eurockéennes peuvent également leur dire "we love you".