Un pas en avant, un pas en arrière. L'intersyndicale de groupe américain voit ses espoirs déçus. La direction lors des négociations du vendredi 29 mai confirme son intention de délocaliser une partie de l'activité du site belfortain.
Pour mieux comprendre ce nouvel épisode concernant le site de Belfort, on rembobine le film.
Depuis des semaines l'intersyndicale, mais aussi la présidente de région Marie-Guite Dufay alertent sur la situation du site de Belfort. Selon l'intersyndicale, la direction du groupe américain profiterait de la crise sanitaire du Covid-19 pour déshabiller un peu plus le site de Belfort.
En projet, la délocalisation de l'entretien de rotors de turbines gaz vers les Etats-Unis et l'Arabie Saoudite. Selon l'intersyndicale, 40.000 heures de travail sont en jeu pour les salariés de Belfort et Bourogne qui ont déjà vu disparaitre en 2019, 455 emplois sur le site.
Chronique d'une délocalisation annoncée
Mercredi 13 mai, la direction du groupe américain présente lors d’un CSE, conseil social et économique à Belfort, un projet d’adaptation de la charge des ateliers lié au contexte de la crise du Covid. Selon l’intersyndicale, ce projet vise à délocaliser aux USA et en Arabie saoudite, la maintenance des rotors de turbines à gaz. Début mai, le site de Belfort tournait à 75% pour des raisons sanitaires. L’entreprise avait recours au chômage partiel. Délocaliser en raison de la crise du Covid, un prétexte pour le syndicaliste qui ne comprend pas l’urgence de la situation. « Ces rotors sont physiquement dans nos ateliers, les transférer vers les USA prendra un à deux mois. Les clients n’en ont pas besoin de façon urgente » expliquait alors Philippe Peticolin, représentant CFE-CGC.
Mercredi 27 mai, après la tenue du 3ème comité paritaire de suivi des accords du 21 Octobre 2019 qui a marqué la fin d’un conflit de 5 mois, l'intersyndicale avait noté quelques avancées. GE semblait reculer d'un pas sur ces menaces de délocalisations, sous la pression de Bercy et du ministère de l'Econonomie.
Jeudi 28 mai, le CSE devait se pencher sur le projet de transfert de 40000 heures de fabrications aux Etats-Unis et en Arabie Saoudite, mais il a été remplacé par "une réunion de négociation sur l’augmentation de capacité pour réaliser 40000 heures supplémentaires de travail du site de Belfort d’ici la fin de l’année 2020 pour éviter la délocalisation" expliquait l'intersyndicale.
Vendredi 29 mai, la réunion de négocation se solde par ce résultat. GE prévoit que 23.000 heures de travail prévues sur le site de Belfort vont bien partir vers d'autres pays, annoncent les syndicats.
"C'est extrêmement grave si on délocalise cette activité"
La réunion de négociation du vendredi 29 mai s'est finalement soldée par une marche arrière. Temporaire d'après la direction de GE. Selon l'intersyndicale CFE-CGC, CGT, Sud Industrie, "le groupe américain en a décidé autrement en considérant qu'il n'y avait pas d'alternatives réalistes autre que la délocalisation de 23.000 des 40.000 heures". Un CSE extraordinaire est prévu le 3 juin pour receuillir l'avir sur ce projet de délocalisation aux USA et Arabie Saoudite.
Pour éviter ces délocalisations, l'intersyndicale avait proposé de multiples pistes, comme faire appel à 40 intérimaires. GE considére qu'il ne peut en recruter qu'une dizaine, explique l'intersyndicale. L'intersyndicale proposait de multiplier les heures supplémentaires, d'augmenter le temps de travail, et d'arrêter le plan social pour recruter des personnels qui pourrait manquer.
Un des indicateurs aux USA, c'est le taux horaire de l'usine. Si ce taux descend, Belfort serait alors l'usine la moins rentable du groupe" alerte Philippe Petitcolin. "La pire des solutions serait de délocaliser, nous nous battrons pour que cette délocalisation n'ait pas lieu" dit l'élu. Les syndicats réuniront mardi 2 juin les salariés avant la réunion du CSE extra prévue le lendemain.