L'intersyndicale et la direction de General Electric se réunissaient ce mardi après-midi à Bercy. Une rencontre en présence du ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, et aux enjeux multiples pour l'avenir du site de Belfort.
Bloquera encore ? Bloquera plus ? La réunion de ce mardi après-midi s'annonce déterminante. A tel point que Bruno Le Maire, en personne, s'improvise arbitre entre l'intersyndicale de General Electric et sa direction. Et pour cause. Lundi 14 octobre, les discussions n'auront duré qu'une vingtaine de minutes, avant que l'intersyndicale décide de claquer la porte.
Au coeur des négociations, le vaste plan social prévu par le groupe américain. 1050 emplois sont menacés en France, dont 792 à Belfort. Et les salariés jouent contre la montre, car ce plan social doit être présenté au plus tard aux services de l'Etat pour le 21 octobre prochain.
"La poursuite du blocage dépendra des avancées ou non de la réunion qui se tient aujourd'hui", selon Abdelaziz Jebbar, délégué syndical CGT à General Electric Belfort. Pour le moment, aucune certitude donc. Mais la pression est réelle. Ce mardi matin, sur le site de fabrication des turbines à gaz, salariés et syndicats s'entendaient sur un point. L'urgence à montrer leur colère, à taper du poing sur la table. Le blocage pourrait donc être étendu à l'ensemble du site. Un blocage contre la fin, tant redoutée, de General Electrics à Belfort.
#GE #belfort : «Notre projet alternatif, la direction nous l’a renvoyé à la gueule»
— Rousseau (@Rousseau253) October 13, 2019
Dans l’usine General Electric, les ouvriers, qui bloquent le site, ont appelé jeudi en AG les autres salariés à les rejoindre pour sauver 650 emplois.https://t.co/7hVNv2iohl via @libe
Un mouvement qui s'étend
En soutien, les délégués syndicaux d'Alstom Transport se sont rendus ce mardi matin sur le piquet de grêve. Une union affichée pour des salariés qui partagent plus encore que le site Techn'hom de Belfort. Tous attendent les résultats de l'entrevue parisienne. Le site d'Alstom Transport pourrait être bloqué à son tour. L'activité du pôle Techn'hom devrait donc être à l'arrêt total demain, mercredi, et pour une durée indeterminée.
Le conflit que le gvt voudrait tant faire oublier. Alors que rien ne semble devoir arrêter le plan social de #GE, les salariés de #Belfort occupent leur usine et attaque l'Etat pour son inaction. https://t.co/5ZKTWejPjm
— Martine Orange (@MartineOrange) October 9, 2019
Du côté du groupe américain, on répond : "Cette situation, conjuguée au blocage actuel du site, ne sert pas les intérêts de nos employés. Elle est dommageable à nos clients et, in fine, à l'activité gaz de Belfort dont la situation financière continue de se dégrader." Quels que soient les résultats de la réunion à Bercy, une manifestation de soutien aux salariés de GE est prévue samedi 19 octobre à Belfort. Pour un combat qui dépasse le simple cadre de la lutte syndicale.
Soutien des collectivités à l'usine de Belfort
Ce mardi matin, les salariés ont reçu la visite du maire LR de Belfort, Damien Meslot. Dans l'après-midi, la ville et l'agglomération de Belfort ainsi que le département du territoire de Belfort ont engagé un recours administratif auprès du ministère de l'Economie. Les trois collectivités locales demandent ainsi 12 millions d'euros à l'Etat pour non-respect de l'accord signé entre ce dernier et General Electric en 2014.
L'Etat français dispose de deux mois pour répondre à ce recours. Dans le cas contraire, les collectivités menacent de porter l'affaire devant le tribunal administratif.