Soixante personnalités dont de nombreux députés France insoumise, communistes, UDI, Génération.s, ainsi que d’anciens ministres socialistes signent une tribune pour demander la fin du "saccage de l'industrie en France". Parmi eux : Maxime Renahy, Damien Meslot ou encore Barbara Romagnan.
La tribune est signée Maxime Renahy, lanceur d'alerte bisontin dont vous nous dressions le portrait dans cet article, en 2019. Parmi les co-signataires du texte publié sur le site internet Bastamag, on retrouve entre-autres plusieurs figures locales franc-comtoises telles que : Frédéric Vuillaume, syndicaliste figure locale des gilets jaunes à Besançon, Anne-Sophie Pelletier, députée européen FI, Damien Meslot, maire LR de Belfort, Samia Jaber, élue de gauche au conseil départemental de Belfort ou encore Barbara Romagnan, ancienne députée PS du Doubs.
Du côté des figures nationales, on retrouve par exemple Jean-Luc Mélenchon, leader de La France Insoumise, Clémentine Autain, députée LFI, l'avocat Juan Branco, les sociologues Monique Pinçon-Charlot et son époux Michel, Denis Robert, écrivain et journaliste à l'origine de l'affaire Clearstream ou encore François Ruffin, député LFI.
Baptisée "L’appel de Belfort : stop au saccage des emplois et de l’industrie en France" la tribune dénonce "le dépeçage en règle de l’emploi industriel de proximité au profit de conglomérats mondiaux". "Tout ceci ne peut se faire sans un pilotage au plus haut niveau, incluant l’exécutif des entreprises, la haute fonction publique et des politiques au pouvoir" font valoir les signataires, pointant du doigt la responsabilité de l'État. Maxime Renahy, qui signe en premier lieu cette tribune, est spécialisé dans les questions d'évasion fiscale et les systèmes opaques qui la favorise. Il lutte depuis plusieurs années contre ces agissements en dévoilant les montages financiers frauduleux de certaines multinationales.
La tribune annonce également la manifestation de soutien aux salariés de General Electric, prévue ce samedi 24 octobre à 14h, au départ de la Maison du Peuple, à Belfort.Dans cette vaste braderie aux actifs stratégiques de la France, le cas de General Electric Belfort (GE), ancien site d’Alstom, spécialisé dans les centrales électriques (nucléaire, charbon, gaz) et la fabrication de turbines à gaz, turbines à vapeur, alternateurs, est emblématique. [...] Cette opération n’a pu se réaliser sans le laisser-faire actif et complice de l’Europe, de Bercy, de certains hauts dirigeants politiques et des dirigeants d’Alstom. Patrick Kron, l’ancien Président d’Alstom, est quant à lui parti avec un bonus de 4 millions d’euros, une retraite chapeau de 10 millions d’euros, et est désormais à la tête du fonds de placement Truffle Capital. Hugh Bailey, qui a supervisé le montage pour le ministère de l’Industrie et Emmanuel Macron, sera récompensé en se voyant attribuer le poste de Directeur général de General Electric Belfort, sans qu’aucune commission déontologique ne trouve à y redire.
"L’appel de Belfort a pour but d’affirmer la nécessité d’action autour d’un projet de résistance, et de développement d’une industrie innovante consciente et soucieuse de réduire son impact négatif sur la nature et l’humanité. L’appel de Belfort c’est plus de respect pour le travail de nos concitoyens, pour la nature et pour des échanges équilibrés et dignes" conclut la tribune publiée ce jeudi 22 octobre, avant de dresser la liste des entreprises en proie à des plans sociaux en France.Du Canard Enchaîné à Capital, de L’Humanité à Marianne, de France 3 à Thinkerview, de la presse régionale à Radio France, de Mediapart à Factuel Infos, la presse a fait le job. Pour autant, à Belfort la prédation destructrice et mortifère continue. Ce ne sont pas 1000 emplois que GE Belfort créera comme il s’y était engagé sous les vivats habituels, ce sont déjà plus de 1000 de supprimés malgré un rebond de 20% du marché des turbines à gaz en 2019 ! Et c’est maintenant la fermeture de l’entité hydroélectrique, et plus de 100 emplois que GE compte délocaliser de Belfort vers l’Inde, la Chine, la Turquie, l’Égypte ou la Hongrie. Les délocalisations touchent d’ailleurs toutes les entités de GE en France : l’aviation, les réseaux, l’informatique, et les ressources humaines. Que cela soit en région parisienne, à Villeurbanne, ou à Grenoble. Et tout cela alors que les importants profits de GE Belfort ne reviennent même pas sur le site, mais passent directement vers une filiale en Suisse, sur laquelle il est impossible d’avoir la moindre information comptable.
► Lire l'intégralité de la tribune sur le média en ligne Bastamag.