Le ministre de l’économie et des finances sera à Belfort ce lundi 3 juin, à partir de 15h30. Il rencontrera les élus locaux ainsi que les représentants syndicaux de GE / Alstom. Retour sur une semaine sociale agitée pour le salariés de GE.
Ce qu'il faut retenir de la visite de Bruno Le Maire à Belfort
Accueilli sous les huées à Belfort, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a exhorté lundi General Electric à améliorer son plan social qui prévoit la suppression de 1.050 emplois, estimant que l'avenir du site pourrait passer par l'aéronautique."Le plan social en l'état ne va pas. 1.050 emplois supprimés, c'est trop et je pense que GE peut et doit faire mieux", a déclaré Bruno Le Maire devant les représentants syndicaux de GE. "C'est une condition préalable pour que les choses s'apaisent sur le site", a-t-il relevé.
"Je ne sais pas de combien nous pourrons descendre -je ne vais pas prendre d'engagement chiffré- mais je pense qu'il est important que GE revoie sa copie", a insisté le ministre.
Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a indiqué lundi à Belfort qu'il entendait obtenir de General Electric l'assurance que le vaste plan social annoncé sur le site belfortain du groupe américain n'annonçait pas "un plan de liquidation".
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Le ministre était attendu à 15h30 sur place. Juste avant à 15 heures, les salariés se sont réunis en assemblée générale. "Nous allons nous réunir avec les salariés pour leur expliquer le contexte, les grandes trajectoires du projet de délocalisation d'activité et nous allons décider ensemble des actions à mener pour défendre au mieux le site de Belfort", a expliqué Philippe Petitcolin, délégué syndical CFE CGC à France Bleu Belfort Montbéliard.
Revoir la conférence de presse de Bruno Le Maire
Quel est l’avenir industriel du site General Electric-Alstom ?
Depuis l’annonce de la suppression d’un millier d’emplois en France, principalement à Belfort, l’inquiétude est forte sur place. Mais ce lundi matin, les salariés n'attendaient que peu de choses de la venue du ministre.
Mercredi, lors des questions à l'Assemblée nationale, l'opposition avait reproché au gouvernement sa mauvaise gestion du dossier General Electric. Le ministre de l'économie avait annoncé sa venue sur site pour discuter avec les syndicats et les élus locaux. La visite est aujourd'hui confirmée par le ministère : elle aura lieu le lundi 3 janvier, dans l'après-midi.
"Le marché a bon dos"
Sitôt connu le projet de suppression de postes, les organisations syndicales de l'entreprise avaient réagi en ces termes : "Un carnage, inadmissible, chiffres incroyables, intolérable (...) le marché a bon dos, GE veut simplement délocaliser massivement l'activité dans des pays à bas coûts, et se moque complètement des pistes de diversification."
Pas de fermeture du site de Belfort
Dans une interview publiée ce dimanche 2 juin dans le JDD, le directeur général de GE France, Hugh Baley, affirme que le site de Belfort n'est pas menacé de disparition : "Je veux être clair, Belfort ne fermera pas. Il restera le premier site industriel de GE Power en Europe. Nous y avons des compétences d'excellence". Un propos qui ne rassure pas vraiment, ni les salariés, ni les élus locaux.
Provocation
Contacté par téléphone ce dimanche 2 juin, le maire LR de Belfort Damien Meslot a vivement réagi : "je suis très surpris par les propos de Hugh Bailey, c'est de la provocation ! GE avait promis de créer 1000 emplois sur le site de Belfort, l'engagement n'a pas été respecté (...) Je suis plutôt confiant dans l'attitude du gouvernement, le ministre Bruno Lemaire est à l'écoute, il a pris la mesure de l'enjeu. Je suis beaucoup moins confiant envers GE"
Parmi les demandes avancées par le maire de Belfort figurent un plan social moins important et une diversification de l'activité industrielle, en direction des énergies renouvelables.
Autre proposition : que les bâtiments désaffectés de GE soient cédés pour l'euro symbolique à une société d'économie mixte. Les locaux seraient alors rénovés avant d'être mis à disposition d'autres entreprises.
4000 emplois
GE emploie près de 4000 salariés sur les sites de Belfort et de Bourogne. La suppression d'un millier d'emplois aurait aussi un impact sur les sous-traitants : 2000 salariés de ces entreprises pourraient en subir les conséquences.