La présidente de région Marie-Guite Dufay a réagi avec colère ce vendredi 27 novembre au lendemain de l'annonce de 240 possibles suppressions d'emplois dans la division de l'Américain GE Steam Power à Belfort
Jeudi 26 novembre, les salariés de General Electric à Belfort ont appris le nouveau coup dur. 240 suppressions d'emplois à venir. De nouvelles suppressions après celles intervenues dans les branches turbines à gaz ou hydro.
Cette fois-ci, c'est la branche de GE spécialisée dans les centrales nucléaires et à charbon qui va voir des emplois disparaître en nombre.
GE souhaite se retirer du marché des nouvelles centrales à charbon et réorganise sont activité en Europe, pour préserver sa compétitivité dit le groupe.
À Belfort, site historique de General Electric en France, l'entité Steam Power employait 1.700 salariés au 31 décembre 2019. Au printemps 2019, elle avait déjà été concernée par une restructuration. Une rupture conventionnelle collective avait entraîné 264 départs volontaires dont 180 à Belfort.
Dans un communiqué, la président de région demande à Emmnanuel Macron de s'emparer du dossier
« General Electric poursuit sa casse sociale et plus personne ne s’en étonne. Il est loin le temps des promesses. Depuis le rachat de la branche énergie d’Alstom, ce n’est que mensonges et trahisons ! Alors que GE devait créer 1 000 emplois en France, les plans sociaux ou de départs volontaires se succèdent.
Il y a un an, après un combat exemplaire et une mobilisation sans pareil, GE s’était engagé à signer un accord pour pérenniser l’activité gaz sur Belfort. Depuis les négociations sont au point mort.
En septembre, 83 salariés de la filière Hydro sont sortis des effectifs au nom d’une restructuration comptable. L’alternateur de nos barrages hydroélectriques sera désormais chinois ou indien.
Aujourd’hui, GE sacrifie 240 emplois dans la branche Steam Power, qui conçoit la turbine Arabelle présente dans les réacteurs de nos centrales nucléaires. Le groupe touche à la souveraineté industrielle de la France et risque de mettre en péril notre indépendance énergétique et notre sécurité nationale.
Sans intervention du chef de l’Etat, nous assisterons à la destruction massive d’emplois et de compétences uniques au monde. Les intérêts de notre pays et la filière française de l’énergie sont menacés.
Une énième fois, je demande donc au Président de la République de s’emparer du dossier. Depuis deux ans, toutes mes sollicitations sont restées sans réponse. A l’heure où des milliards d’euros sont mobilisés pour favoriser la relance, la relocalisation d’activités stratégiques, les Français ne comprendraient pas que l’Etat oublie une nouvelle fois les alstomiens et les alstomiennes. »
Marie-Guite Dufay a échangé avec Bruno Le Maire, ministre de l’Economie et de la Relance.« Je plaide pour le rachat par EDF et FRAMATOM de l’ensemble de la branche énergie de GE afin de recréer un champion énergéticien français" ajoute la présidente de région.
Marie-Guite Dufay participera, le 1er décembre, au Comité de suivi du fonds de développement de General Electric – dit comité « Maugis ». Elle y soutiendra, contre l’avis de Hugh Bailey, directeur général de GE France, le projet déposé par les salariés de GE Hydro qui consiste en une reprise de leur activité.
Le groupe General Electric a supprimé 3.000 emplois en France depuis le rachat de la branche énergie d'Alstom en 2015, rachat qui devait s'accompagner de la création de 1.000 postes sur trois ans, a dénoncé la semaine dernière le syndicat CFE-CGC. Un chiffre démenti par le groupe « GE dément formellement les allégations de certains responsables syndicaux et rappelle que depuis l’acquisition de la branche énergie d’Alstom en 2015, date à laquelle l’entreprise comptait 16,000 emplois industriels en France (hors GE Capital) plus de 2000 salariés ont quitté les effectifs du Groupe dans le cadre de cessions d’actifs.