Ce samedi 9 mars, c'est l'ouverture de la pêche à la truite partout en France. Alors que les femmes investissent petit à petit les cours d'eau, encouragées par la Fédération de pêche, Mylène, une passionnée témoigne.
"Depuis mon plus jeune âge, je n'ai jamais loupé une journée d'ouverture", lance fièrement Mylène Ponsard. La Jurassienne pratique la pêche à la truite et au carnassier depuis l'enfance. Ses cannes à pêche sont prêtes pour l'ouverture de la pêche à la truite ce samedi 9 mars. Cette année, elle a prévu de la passer au bord d'une gravière, dans son village natal à Arlay (Jura) avec son fils Ezzio, 5 ans, qui vivra sa 4e journée d'ouverture.
Ensemble, ils pratiquent une pêche "plaisir" no kill, au toc. Cela consiste à présenter un appât naturel au poisson, un ver de terre en l'occurrence. "C'est un loisir convivial que je partage avec mes proches et entre amis, j'aime passer du temps dans la nature". Elle qui préfère les petits ruisseaux de montagne aux rivières plus fréquentées recherche aussi des sensations. "Dans les petits ruisseaux on ressent vraiment l’attaque des poissons, à chaque fois c'est une bonne montée d’adrénaline", se réjouit-elle.
Mylène Ponsard voit aujourd'hui un peu plus de femmes investir les cours d'eau qu'il y a quelques années. Leur présence est encore très discrète. "Je suis plus souvent accostée que mes amis pêcheurs masculins, c'est vrai que cela pique la curiosité", s'amuse-t-elle.
Une offre "découverte femme" pour les inciter à prendre leur carte
"La pêche se féminise lentement", reconnaît Serge Philémon, président de la Fédération de pêche du Territoire de Belfort. Les femmes ne représentent que 4 % des adhérents au niveau national. Une proportion assez similaire dans le département du 90. Pourtant il constate qu'il y a autant de pratiquantes que de pratiquants parmi les enfants pêcheurs. Une égalité qui se perd dès l'âge adulte.
Depuis quelques années, la fédération de pêche propose une carte promotionnelle "Découverte Femme". Valable toute l’année, elle permet de pêcher en 1ère et en 2ème catégorie, à une seule ligne et avec tous les modes de pêche autorisés pour seulement 40 euros au lieu de 80 euros voire 110 euros."Si ce tarif très attractif permet d'inciter les femmes à se lancer, elles restent malgré tout en forte minorité parmi nos adhérents", déplore Serge Philémon. Il ajoute "ce sont souvent des pêcheuses occasionnelles qui le font en famille et souvent au leurre", constate-t-il.
Au-delà de la féminisation de la pratique, Mylène se préoccupe surtout de l'état des cours d'eau qu'elles laisseront à leurs enfants. À l'image du parcours de Goumois dans le Doubs, où des truites se retrouvent couvertes de mycoses. Un phénomène qui risque de s'accélérer avec le changement climatique.