"On se sent lâchés", près de Belfort, les salariés de Bricorama se battent pour des licenciements justes

Le groupe Les Mousquetaires, qui contrôle l'enseigne Bricorama, prévoit de fermer des magasins dans cinq villes différentes. Parmi eux, le magasin de Bessoncourt, dans le Territoire de Belfort. Les syndicats et la direction sont réunis ce lundi 20 novembre pour évoquer le plan de sauvegarde de l'emploi.

Le groupe Les Mousquetaires, qui contrôle l'enseigne Bricorama depuis 2018, prévoit de fermer, au printemps 2024, cinq de ses magasins, dont celui de Bessoncourt en Franche-Comté. Les autres grandes surfaces sont situées à Meaux en Seine-et-Marne, à Colombes dans les Hauts-de-Seine, à Saint-Germain-lès-Arpajon dans l'Essonne et à Guilherand-Granges en Ardèche. 

Ce lundi 20 novembre 2023, les syndicats et la direction se retrouvent pour discuter des négociations sur le licenciement de la vingtaine de salariés de l'enseigne

Pas les mêmes licenciements que ceux accordés en 2020

"On ne proteste pas contre la fermeture, mais plutôt contre les conditions de nos licenciements", explique Eric Damotte, salarié du magasin de Bessoncourt depuis une vingtaine d'années. Le 17 octobre 2023, les salariés ont été informés de la fermeture de leur magasin. "La direction nous a balancé cette information comme une bombe, mais depuis nous n'avons plus de communication avec eux", explique, exaspéré, un autre employé qui veut rester anonyme. "On se sent lâchés", ajoute-t-il.

En 2020 déjà, 13 magasins avaient dû fermer leurs portes en France. Les syndicats demandent aujourd'hui les mêmes conditions de départ. À l'heure actuelle, les salariés ne connaissent pas les détails de leurs licenciements. "Par l'intermédiaire des syndicats, on a appris qu'ils seraient largement en dessous des licenciements accordés aux salariés des autres magasins fermés en 2020", précise Eric Damotte. 

"Une vie qui part en éclat"

D'après le second salarié et l'Union syndicale, la direction mettrait en avant le "manque de compétences" des salariés de Bessoncourt par rapport à ceux de 2020. Selon les syndicats, la prime supra-légale serait divisée par sept et la formation reconversion passerait à environ 3 000 euros contre 6 000 à 8 000 en 2020. Pour Eric Damotte, c'est une vraie "déception".

"J'ai 23 ans d'ancienneté, mais certains en ont le double. J'ai bossé à 200%, j'ai toujours voulu être proche de ma clientèle...", souligne Eric Damotte. Sous couvert d'anonymat, le second salarié évoque "une vie qui part en éclat. Je suis inquiet pour les personnes qui ont beaucoup d'ancienneté. Comment vont-elles retrouver du travail ?", se questionne-t-il. Il ajoute : "On peut prendre ça comme du mépris. Est-ce qu'on vaut quelque chose ? On se pose vraiment la question"

C'est important pour nous de partir avec un peu dignité

Eric Damotte

salarié à Bricorama de Bessoncourt

Les employés du Bricorama de Bessoncourt se sont mis en grève le 10 et 11 novembre 2023. Aujourd'hui, ils attendent des réponses à leurs questions. "C'est important pour nous de partir avec un peu de dignité", conclut Eric Damotte.

À l'issue de cette réunion, aucun accord n'a été trouvé. "Les syndicats et employés regrettent le blocage de la direction. Ils restent pleinement mobilisés et déterminés", informe l'intersyndicale. Selon la direction, c'était la dernière réunion de négociation.

"Des difficultés économiques structurelles" pour Les mousquetaires

Le groupe Les mousquetaires évoque, lui, "des difficultés économiques structurelles" dans les 5 magasins qui vont fermer, dont celui de Belfort. "Malgré des actions de redynamisation et tous les efforts réalisés par les équipes ces dernières années, le constat est qu’ils n’offrent pas les conditions nécessaires pour assurer leur pérennité", ajoute le groupe.Depuis le début à la table des négociations, le groupe essaie de trouver une solution "en adéquation avec les pratiques du Groupement comme nous l’avons fait en 2020". "Le cadre PSE à l’issue des négociations en vue d’un accord, comprend bien les mêmes mesures que celles du PSE 2020, ajustées des nouvelles obligations légales, et comprenant bien évidemment un volet indemnisation, formation ou encore reclassement", précise-t-il.

Les syndicats prévoient de nouvelles actions dans les prochains jours, dont une conférence de presse au siège situé à Villiers-sur-Marne dans le Val-de-Marne.

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