L’entreprise EPS basée à Perrigny dans le Jura vient de licencier 8 de ses 33 salariés. Une décision liée à la hausse des prix de l’électricité ces derniers mois.
Près de Lons-le-Saunier, cette PME produit de l’injection plastique. Des pots de fleurs, des toboggans… Pour faire tourner les machines, il faut de l’électricité. L'entreprise a vu grimper les prix et le poids de ses factures. 250 000 euros en 2021, 700 000 euros en 2022 et une estimation à 1,2 million d’euros pour 2023.
Dans un premier temps, l'entreprise explique n’avoir pas répercuté les hausses auprès des clients, perdant donc de l’argent. Au bout de plusieurs mois, quand cette hausse a été répercutée, le carnet de commandes avait fondu. “Vu la hausse du prix de l'énergie, les gens mettent de l’argent ailleurs que dans des pots de fleurs en plastique” résume Benjamin Reverberi, directeur industriel.
Pour son père qui est à la tête de l’entreprise, il n’y avait guère d’autre choix que de procéder à des licenciements économiques. Il a licencié les salariés en CDI ayant le moins d’ancienneté. “Aujourd’hui, la hausse de l'énergie est de plus de 300%. J’ai perdu 30 à 40% de mon volume de chiffre d'affaires. J’ai deux clients qui sont partis faire leurs pièces ailleurs qu’en France” explique Jean-Marc Reverberi. Le chef d’entreprise est inquiet pour la suite. “Pour 2023, on est sur une estimation à 500 euros le mégawatt heure, voire 600. On est à 250 euros aujourd’hui et on ne peut pas répercuter la hausse sur nos clients. Je ne sais pas comment on fera en 2023” confie le patron à notre journaliste Alexane Marcel.
Produire moins, pour consommer moins
Ce petit patron espère avoir droit à des aides. En attendant, il va produire moins, ne plus travailler le samedi et peut être le vendredi, pour consommer moins. Un cercle vicieux. Pour Jean-Marc Reverberi, le secteur de la plasturgie est en souffrance. “L’industrie du plastique est une grosse consommatrice d'énergie. Le marché français va devoir couper sa production en deux pour pouvoir suivre le prix de l’énergie” estime ce patron jurassien.
De nouvelles aides pour les entreprises
Le 27 octobre, le gouvernement a annoncé une enveloppe totale de près de 12 milliards d'euros pour aider les entreprises.
Le premier dispositif entrera en vigueur au 1er janvier et a été baptisé "amortisseur électricité". Il vise à ce que l'Etat prenne en charge une partie de la facture 2023 des petites et très petites entreprises, mais aussi des collectivités territoriales, hôpitaux, universités et associations, qui n'ont pas accès au bouclier tarifaire.
L'Etat découpera leur facture d'électricité : une partie (entre 40 et 60% environ) est facturée par les fournisseurs au tarif avantageux de l'Arenh (l'accès régulé à l'électricité nucléaire historique), l'autre est exposée aux prix du marché, qui ont atteint des records ces derniers mois.
L'amortisseur prévoit que l'Etat prenne en charge jusqu'à 50% de la partie de la facture d'électricité des entreprises exposée à la volatilité des marchés, lorsque le prix facturé dépasse 325 euros le mégawattheure, avec un plafond fixé à 800 euros le MWh.
Avec AFP