L'industriel américain General Electric n'a pas de plan B pour son plan social, qui prévoit 1.050 suppressions de postes, principalement à Belfort. C'est ce qu'assure le directeur des opérations pour l'Europe du groupe, dans un entretien à L'Est Républicain.
Selon la direction du groupe, le plan de suppressions de 1.050 postes, dont 800 à Belfort, est la conséquence d'un projet beaucoup plus global, à l'échelle mondiale. Ce projet a touché 12.000 personnes dans le monde et "malheureusement, aujourd'hui, on n'a pas de plan B", confie le directeur des opérations industrielles pour l'Europe de GE Power, Patrick Maffeis.
L'industriel a enregistré près d'un milliard de pertes dans la division GE Power, ce qui correspond à trois millions par jour.
Le premier ministre, Edouard Philippe, et le ministre de l'économie, Bruno Le Maire, ont appelé GE à atténuer son plan social, objet d'une forte contestation locale et politique.
GE emploie 4.300 salariés sur le site belfortain, dont 1.900 dans l'entité qui fabrique des turbines à gaz, activité frappée par 800 suppressions de postes. Le groupe avait racheté le pôle énergie d'Alstom en 2015. Il a dû payer des indemnités pour ne pas avoir respecté son engagement, pris au moment de l'acquisition, de créer 1.000 emplois nets en France d'ici à la fin 2018.
"On a quand même investi sur le site de Belfort, rien que pour l'activité gaz, 150 millions sur trois ans. Un industriel n'aurait pas investi 150 millions sur le site s'il n'y avait pas d'avenir", développe M. Maffeis. "On peut nous faire des procès d'intention, mais notre volonté c'est d'essayer de rester un industriel compétitif dans un secteur qui est sous pression", se défend M. Maffeis.
Concernant la diversification du site belfortain, le directeur affirme que le géant américain a une vraie réflexion sur l'aéronautique : "on voit que le marché de l'aéronautique est porteur et c'est une technologie qu'on connaît. On a les compétences sur le site de Belfort. Maintenant, il faut les adapter".