Un caporal du régiment militaire de Belfort a été interpellé après qu’un véhicule ait été intercepté lors d’un contrôle douanier en Normandie. Une perquisition menée dans l’Eure a permis de découvrir une centaine d'armes, des munitions et "des objets avec des croix gammées".
La perquisition a été menée le weekend dernier par les services douaniers à Mesnil-en-Ouche, dans la campagne normande. Deux hommes de 25 ans avaient refusé un contrôle douanier. Les deux hommes, dont l'un est caporal au 35e régiment d'infanterie de Belfort (Territoire-de-Belfort), ont percuté la voiture des douaniers avant d'être rattrapés tout de suite après, indique une source policière.
"Ils avaient des armes dans leur véhicule", a précisé la procureure d'Évreux Dominique Puechmaille, confirmant une information du journal Le Monde.
Mais "ce sont surtout les perquisitions effectuées ensuite qui ont été intéressantes: il y avait un arsenal, beaucoup de munitions et des objets avec des croix gammées", a ajouté la procureure. Les armes ont été retrouvées dans "une cache dans un hangar appartenant au grand-père de l'un des deux individus", selon Mme Puechmaille.
130 armes saisies
La magistrate n'a pas précisé le nombre d'armes saisies. De source proche de l'enquête, les douaniers ont mis la main sur 130 armes, dont des fusils d'assaut AR-15 et AK-47, des pistolets-mitrailleurs, des armes de poing, des fusils à pompe à canon et crosse sciés, 200 kg de munitions diverses, des grenades, cinq cartouches de 20 mm pour mitrailleuses d'avion.
Certaines armes étaient détenues légalement, d'autres illégalement, selon une source policière.
Deux hommes suivis pour leur profil d’extrême droite
Par ailleurs, des éléments de propagande liés à l'extrême droite (écussons, affiches, documentation néonazie) ont également été découverts, selon la source proche de l'enquête.
Les deux hommes sont toujours en garde à vue dans le cadre d'une enquête de flagrance sur des infractions liées à la législation sur la détention d'armes, selon le parquet.
Le militaire de Belfort avait déjà été sanctionné
Le militaire belfortain mis en cause avait fait parler de lui dans Médiapart en mars 2021.Le média avait révélé une cinquantaine de nouveaux cas de militaires néonazis. Des hommes qui n’hésitent plus à afficher leurs convictions à l'intérieur de leurs casernes ou lors de missions menées par l’armée française, dénonçait alors Médiapart. Le Belfortain en faisait partie. Il avait fait l’objet de sanction avec des jours d’arrêt.