A l'occasion de la journée nationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes ce vendredi, plusieurs manifestations sont organisées dans la région. Le but : lever les tabous sur une réalité dont sont encore victimes aujourd'hui 220 000 femmes en France.
L'humiliation au quotidien, les coups de son conjoint... Vivi a tout enduré. Durant des années, elle a vécu l'enfer, avant d'oser en parler à une association. « Je l'ai surmonté. Petit à petit, ça vient », confie-t-elle.
Pour se reconstruire, Vivi a été épaulée par Solidarité femmes, une fédération nationale qui compte deux antennes en Franche-Comté : l'une à Besançon, l'autre à Belfort. Chaque année, on y accueille près de 200 victimes de violences conjugales. Des femmes ; souvent des mères, avec leurs enfants.
« On fait un travail d'accueil et d'écoute, de manière anonyme, gratuite, sur rendez-vous ou même sans rendez-vous, explique Aline Maganini, de Solidarité femmes Belfort. L'idée, c'est d'évaluer avec la personne ce qu'elle vit en termes de violence. »
Renforcer l'hébergement d'urgence
L'hébergement d'urgence proposé par Solidarité femmes (une trentaine de places à l'antenne de Belfort), fait partie des mesures que le gouvernement souhaite renforcer. Dans son dernier plan de lutte contre les violences faites aux femmes, dévoilé cette semaine, le gouvernement s'engage à créer 250 places supplémentaires sur toute la France.
«L'idée de l'hébergement, c'est d'avoir un lieu pour se mettre à l'abri, être protégé, et être accompagné après ce vécu de violence », poursuit Aline Maganini. Car pour ces femmes, l'après est tout aussi difficile à surmonter : beaucoup sont en situation d'isolement ; elles ont tout à reconstruire. Des rendez-vous hebdomadaires sont proposés avec des référents sociaux, pour faire le point sur leur projet d'insertion.
Briser le silence
Pour briser le silence, plusieurs manifestations sont organisées dans la région. Jeudi et vendredi, Solidarité femmes organise un colloque à Belfort sur les abus sexuels. Vendredi soir, deux courts métrages sur les violences conjugales, réalisés par un professionnel de l'association, seront diffusées.
Aujourd'hui en France, une femme meurt tous les trois jours sous les coups de leur compagnon ou ex-compagnon. Toutes les sept minutes, une femme est victime de viol. Une réalité que beaucoup ignorent ; et qui fait l'objet d'une campagne nationale, lancée ce vendredi, pour faire connaître le 3919, numéro de Violences femmes info. Des affiches seront également déployées sur les réseaux sociaux et sur tout le territoire national.