EUROCKÉENNES. Siouxsie, l'icône punk offre un show en crescendo à la Greenroom

Sous le chapiteau de la Greenroom ce samedi 1er juillet 2023, ils étaient finalement plus nombreux à s’abriter du déluge que venus pour voir la légende du rock indé. Pas cool ! Siouxsie, malgré les années qui ont forcément défraîchi le personnage, a tout de même tenu le pavé des Eurockéennes de Belfort.

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Dix minutes avant le concert, pour des raisons qui n’intéresseront personne, nous sommes derrière la scène de la Greenroom des Eurocks, vers l’entrée des artistes et techniciens. Un van noir s’arrête à notre hauteur, le vigile se précipite, parapluie en main.

Une petite mamie aux baskets dorées, soutenue de chaque côté par ses assistants, en descend précautionneusement. On se regarde avec ma collègue : "punaise, c’est Siouxsie". Très honnêtement, nous sommes inquiètes. La légende du rock indé visiblement fébrile va-t-elle tenir le choc ?

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Sous le chapiteau, c’est blindé de monde. La pluie déjà bien présente a redoublé depuis quelques minutes. On se fraye un chemin parmi la foule, les sacs, les gobelets et les corps jonchés au sol. Ça commence. Le son est abominable, criard, les basses se sont fait la malle. On sent qu’on ne va pas rester bien longtemps.

Siouxsie entre en scène dans une robe blanche vaporeuse, baskets dorées toujours aux pieds. Elle commence à chanter, "on entend R" comme disent les jeunes. C’est un bourdonnement insupportable, beaucoup trop aigu, on se demande si elle chante de vrais mots, on ne comprend aucune parole.

À la fin du premier morceau, une bonne partie de la foule s’en va. La pluie s’est arrêtée. Tenaces, on en profite pour se rapprocher un peu. Le son des guitares a l’air de s’améliorer, mais la mélopée de Siouxsie reste incompréhensible et l’ingé son a dû prendre le bassiste en grippe. Petit à petit, le public déserte au trois quarts le chapiteau. La qualité du son devient inversement proportionnelle au nombre de personnes présentes. Les morceaux s'enchaînent et l'ambiance sur scène monte crescendo.

"Oh, mais c’est les Beatles ça !"

Une reprise de "Dear prudence" : enfin on connaît et comprend les paroles, on va rester. On arrive sans mal à se glisser dans les 10 premiers rangs, où il ne reste strictement personne en dessous de 40 ans. La musique commence à être intéressante, c’est vraiment le son rock new-yorkais des années 80, bien acide.

Rappelons que cette artiste est considérée comme l’une des artistes les plus influentes de la scène rock, même aujourd’hui. À mi-concert, Siouxsie s’enjaille, ça y est, on ne sait pas comment ni pourquoi, mais elle a retrouvé un peu de niaque. On entrevoit des bribes de sa prestance d’antan. Sa voix rauque s’est réchauffée, le public trouve enfin l’envie de danser un peu.

À la fin du concert, on quitte le chapiteau mi figue-mi raisin. Je crois qu’on est toujours un peu déçu quand on voit en vrai une légende vivante. Les expectatives sont trop hautes, forcément. Si le live d’hier soir était somme toute en dessous de ce qu’on aurait aimé voir et entendre, il nous restera toujours les disques et les enregistrements de concerts de l’époque, qui feront vivre à jamais l'indéniable talent de l’icône punk.

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