Les sœurs Lovell ont rapporté à Belfort, sous le chapiteau de la Greenroom, leurs accords blues rock issus du fin fond du sud des Etats-Unis. Un voyage à Nashville Tennessee, patrie du banjo et du bottleneck, ça vous tente ?
Elles ont commencé la musique dès l’âge de 5 ans. Autant dire qu’elles sont nées la guitare à la main. Rebecca et Megan Lovell forment le groupe Larkin Poe, un nom emprunté à l’un de leurs ancêtres, cousin germain du célèbre écrivain Edgar Allan Poe. Leur dernier album Blood Harmony, sorti en 2022, est un hommage à leurs racines, au blues rock traditionnel sudiste. Si vous êtes guitariste, (et même si vous ne l'êtes pas) c’est une véritable masterclass qu’elles vous offrent là.
Rebecca, la brune, tient la guitare lead et Megan, la blonde, la guitare slide, jouée avec un bottleneck, qui donne le son typique du blues old school. Leur complicité de sœurs est évidente dès les premières notes. Elles se font face, elles se sourient, elles se répondent par accords interposés. La voix de rockeuse de Rebecca, dont le timbre rappelle celui de Shania Twain, est balancée avec une fluidité déconcertante. Leurs doigts volent sur les cordes comme une nuée de colibris. Les musiciens qui assurent le bass-batt derrière sont solides, mais le public est focus sur les filles.
Un vent de fraîcheur rock
Dans un style musical où il n'y a plus rien à inventer, elles insufflent un vent de fraîcheur avec leur énergie débordante, leurs attitudes rock'n roll pur et dur. "On a qu'une heure avec vous, alors on va caser le plus de chansons possibles !" Tout au bord de la scène, se déplaçant comme des chats guitares en main, elles envoient leurs solos chacune leur tour en cherchant le public du regard.
Leur set est construit comme une frise chronologique du blues. On vit les clichés américains à chaque morceau : au début, c'est le blues "stomp" des champs de coton, puis on se retrouve avec Elvis sur la route 66, à bord d'une Cadillac au soleil couchant. Les rythmes se font de plus en plus lourds. On s'approche des années 60 avec un hommage à Screamin' Jay Hawkins, "I put a spell on you".
La prochaine chanson, je vais la chanter pour ma sœur, pour moi-même, et pour toutes les femmes ici !" La scène s'habille de lumières rouges, on sent que ça va envoyer. On ne s'est pas trompé... Puis Rebecca se lance dans des vocalises qui montent en puissance. Elle dit en riant : "Je vais essayer de chanter plus fort que la drum'n bass de l'autre scène !" (Déso Saverio !) Les sœurs Lovell nous livrent alors une chanson tout en émotion qui nous dresse les poils des bras. A peine remis, bam, ça repart avec un rock des 70's qui évoque "I'm a man" de Chicago. On glisse ensuite gentiment vers le hard rock pour le dernier morceau, tout le public a les mains en l'air, c'est l'apogée du bonheur.
Des déesses, oui. Par leur beauté, par leur talent, par la magie qu'elles ont transmis aujourd'hui. Merci pour cette leçon de blues les Powell sisters !