Lauréat du Prix du Quai des orfèvres 2025 pour son premier roman policier, le Belfortain rencontrera ses lecteurs samedi 1er février 2025 dans sa ville natale. Il raconte comment cette récompense a tout bouleversé dans sa vie et donne quelques indices sur la suite.
"C'est un tourbillon dans ma vie, c'est sûr", avoue-t-il. Depuis qu'il a reçu le prix du Quai des orfèvres 2025, Olivier Tournut court de libraires en salons littéraires pour dédicacer son premier polar "Post Mortem", publié en novembre dernier aux éditions Fayard. Et impossible pour lui de ne pas faire étape dans sa ville natale. Né dans la cité du Lion, l'auteur viendra rencontrer ses lecteurs à la Fnac de Belfort le samedi 1er février, à 15h.
"Assis sur une chaise, nu et atrocement mutilé"
Des lecteurs sans doute impatients de découvrir qui se cache vraiment derrière ce roman noir original de 336 pages. Il a pour décor Paris. L'intrigue de "Post mortem" se noue après la découverte du corps d'un homme "assis sur une chaise, nu et atrocement mutilé", dans un grand appartement parisien vide. Sur son avant-bras, un étrange tatouage, et à côté du cadavre, une toile signée Van Gogh, disparue depuis la Seconde Guerre mondiale. Le meurtre va mener les deux policières, qui prennent en main l'enquête, au cœur de Montmartre et sur "les traces d'un des hommes les plus puissants du pays", promet la quatrième de couverture.
Promesse de suspense et de rebondissements apparemment tenue. C'est un indice qui ne trompe pas : les ventes ont déjà dépassé les 5000 exemplaires en moins de deux mois, un vrai succès ! "Les retours sont très positifs, se réjouit le tout jeune auteur de 53 ans. Le bouche-à-oreille fonctionne plutôt bien depuis le 6 novembre. C'est un prix très embarquant !"
Celui qui est aujourd'hui le secrétaire général de l'Autorité Nationale des Jeux (ANJ) n'aurait pourtant pas misé gros sur ses chances il y a encore un an. "J'ai tenté le coup sans trop savoir, explique-t-il à France 3 Franche-Comté. 170 manuscrits avaient été envoyés en 2023 (NDLR, l'année précédente) La cote était donc entre 150 et 200, puis je suis passé à une chance sur cinq au mois de juin quand le jury a fait sa sélection."
"Il faut coller à la réalité"
Un jury particulièrement exigeant, composé de 22 policiers, magistrats et journalistes. Fondé en 1946 par Jacques Catineau, le prix du Quai des orfèvres récompense chaque année un roman policier inédit, anonyme. "C'est un jury de spécialistes très pointus, avec d'anciens directeurs de la PJ, ajoute Olivier Tournut, il y avait aussi deux médecins légistes et même Olivier Norek." Avant de se mettre au polar, l'écrivain et scénariste était en effet lui-même capitaine de police judiciaire en Seine-Saint-Denis. Tout comme le parrain de ce prix 2024, l'acteur et réalisateur Olivier Marchal, policier pendant 14 ans, qui a débuté sa carrière comme inspecteur à la PJ de Versailles.
C'est une exigence dans un roman policier français. Il faut absolumment coller à la réalité, tout doit être juste. J'ai écrit en regardant le code de procédure pénale. Dans mon roman, l'action dure une semaine, et c'est une enquête de flagrance. Je ne peux pas me permettre d'introduire un juge d'instruction au bout de 150 pages !
Olivier Tournut, auteur de "Post Mortem", éditions Fayard.
Pour le reste, Olivier Tournut a laissé libre cours à son imagination et choisi un sujet qui le passionne. "J'ai toujours été intrigué par ces tableaux de peintres connus prétendument disparus ou brûlés. Peut-être certains existent-ils encore ? Beaucoup de faussaires aussi sont arrivés à reproduire des toiles de maîtres et certaines sont maintenant accrochées dans des musées. Mais les faussaires, eux, savent qu'ils ont peint ces œuvres." Mais attention, il n'en dira pas plus et laissera ses deux héroïnes résoudre le mystère.
En attendant la suite...
Deux personnages qui pourraient reprendre très vite du service, il ne le cache pas. "Je suis déjà la tâche, reconnaît-il. J’ai commencé le deuxième épisode il y a deux mois. On retrouvera les mêmes personnages."
Je n'écris que le soir. Quand je rentre du travail. Je dois concilier l'écriture avec ma vie professionnelle. J'ai mis quatre ans pour écrire mon roman !
Olivier Tournut, auteur de "Post Mortem", éditions Fayard.
Lui qui a eu très vite le goût de la littérature policière, ne se voit pas vraiment y faire carrière. "Je n'en suis pas à ce stade-là", assure-t-il avec modestie. Il verrait tout de même d'un bon œil que son livre soit adapté sur le petit ou le grand écran prochainement. "J'ai imaginé mon roman comme le scénario d'un film et je me dis que ça pourrait coller plutôt bien. Et une enquête dans le monde de l'art, c'est un thème qui est assez porteur", sourit-il. Affaire à suivre.