PHOTOS. Que fait ce drôle d'oiseau, venu d'Amérique du Nord, au Lac du Malsaucy ?

Vendredi 10 mars, un gravelot kildir, oiseau commun au Nord de l'Amérique, a été aperçu aux abords du Lac du Malsaucy à Sermamagny (Territoire de Belfort). Un phénomène rare qui a attiré de nombreux passionnés d'oiseaux ces derniers jours.

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Au lac de Malsaucy, à Sermamagny (Territoire de Belfort), Marie-Christine Parel est venue pour la deuxième fois en deux jours. Ce lundi 13 mars, cette retraitée est arrivée à 9 heures du matin dans l’espoir de croiser un petit oiseau blanc, au plumage blanc et marron. Avec sa longue robe bicolore rompue par deux rayures noires au niveau de la gorge, ce spécimen ne ressemble à aucun autre dans la région. Il s’agit d’un gravelot kildir, une espèce qui peuple plutôt les terres nord-américaines.

Une trentaine d'observateurs

« Je l’ai vu hier après-midi, lance la chanceuse observatrice. Je suis revenue parce que la lumière n’était pas très bonne. » Depuis quatre ans désormais, Marie-Christine se consacre à la photographie animalière, et particulièrement aux oiseaux, dont elle est passionnée depuis longtemps. Elle sillonne la France pour en observer. « C'est comme si j'avais un premier rendez-vous avec un amoureux inconnu, viendra-t-il, ne viendra-t-il pas ? » sourit-elle. Munie de son appareil photo donc, cette Terrifortaine restera toute la journée, comme une trentaine de passionnés d’ornithologie qui se sont déplacés ce jour-là, parfois depuis le Sud de la France, et aussi de Suisse ou encore d’Allemagne.

Que fait cet oiseau nord-américain du côté de nos terres comtoises ? « Généralement, ce sont des oiseaux qui se perdent lors de tempêtes. Ils sont transportés par les grands vents, et sont désorientés », répond Jean-Philippe Paul, ornithologue. Ce gravelot kildir est une espèce très répandue outre-Atlantique, mais il est très peu courant que ces individus se rendent jusqu’en Europe. Ce sont des oiseaux de rivage, plutôt présents dans les zones humides.

« Pourvu qu’il soit resté »

L’ornithologue confie son « incrédulité » lorsqu’un jeune observateur, Flavien Jouan, a signalé l’apparition de ce vertébré rayé vendredi 10 mars, en fin d’après-midi. « Je n’aurais jamais envisagé le voir un jour, reprend-t-il. La plupart du temps, ces oiseaux se posent dès qu’ils voient des terres, et donc plutôt du côté de nos côtes. »

Il ne lui en faut pas plus pour prendre la route. « Je m’y suis rendu dans la nuit du vendredi au samedi, j’étais l’un des premiers sur le site qui était enneigé », raconte-t-il. Des conditions météorologiques favorables pour observer cet oiseau, puisqu’il ne risquait pas de repartir. Sans certitude, cependant. Il explique : « Je ne voyais pas de traces dans la neige, et je me suis dit : pourvu qu’il soit resté ». Puis près de quatre gravelots européens, un oiseau avec deux rayures noires. Jean-Philippe Paul en est encore ému.

L'oiseau peut-il survivre ?

Pascal Jardon aussi l’a repéré. « Il fait environ 28 cm, c’est plus grand que l’espèce commune européenne, décrit ce bénévole de LPO. C’est la quatrième fois que l’on repère cette espèce en France : 1970, 1978 puis deux fois en 2023. » Deux occurrences proches, pas un hasard pour ce jeune retraité, passionné d’oiseaux « depuis tout petit ». « Ce gravelot était blessé à la patte gauche, comme celui aperçu en Bretagne fin janvier », détaille-t-il. Pour lui, comme pour les autres observateurs sur place, pas de doute : il s’agit du même oiseau.

Qu’en est-il de sa survie ? Jean-Philippe Paul, l’ornithologue n’est pas bien optimiste : « Sans leur groupe, il est difficile pour eux de survivre. Celui-là a eu de la chance puisqu’il a trouvé des gravelots européens, une espèce proche, ce qui pourrait lui permettre de continuer à vivre, sans se reproduire, cependant. »

Ce lundi 13 mars, le gravelot kildir s'est envolé vers huit heures, et n'est pas revenu. Si peu de personnes sont parvenues à croiser le petit oiseau ce jour-là, une belle ambiance règne. « C’est drôle : nous étions tous réunis au Malsaucy, terres des Eurockéennes, explique Pascal Jardon. Les vedettes attirent les spectateurs. Les oiseaux, les ornithologues ! » Et une surprise a pu contenter celles et ceux qui ont pu être déçus de ne pas voir cet oiseau rayé : un superbe pic cendré leur a rendu visite.

 

 

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