TÉMOIGNAGE : la chasse à l’arc, "neuf fois sur dix, la proie m'échappe"

Parmi les différents types de chasse, il existe la chasse à l’arc. Elle compte de plus en plus d’adaptes. Approcher au plus près du gibier, cibler ce qu’on va prélever, rarement tuer… Rencontre près de Belfort avec le passionné Thierry Liblin.

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Thierry Liblin est vice-président de la Fédération de chasse du Territoire-de-Belfort. Il a longtemps pratiqué la chasse par arme à feu. Et puis il s’en est lassé, en a fait le tour. Alors, il s’est lancé un nouveau défi.

Je suis tellement observateur de la nature. Je passe énormément de temps sur le terrain à observer les animaux, leurs habitudes, leurs mouvements. Il ne manquait plus qu’une chose : l’arc. 

Thierry Liblin

Son père s’y était intéressé. Thierry lui s’est lancé. Armé de patience, il est d’abord sorti sans arc à la recherche de sa proie. Une analyse qui va lui permettre de repérer l’animal qu’il prélèvera, s'il y parvient, dans un second temps. Pas de femelles, ni de petits, c’est la consigne. Ensuite, il faut choisir le bon fuseau horaire, connaître les habitudes de l’animal, ses lieux de prédilection.

« On va se dire, tel animal, je le sélectionne. Cette année, c’est celui-ci que je vais prélever. C’est ça qui est attirant dans la chasse à l’archer », nous confie le chasseur. Neuf fois sur dix, la proie lui échappe. 

Une pratique controversée

Mais si la chasse à l’arc est présenté comme plus éthique et plus écologique, elle n’en reste pas moins cruelle. Selon les opposants à cette pratique, la chasse à l’arc tue par hémorragie interne après des agonies de plusieurs heures à plusieurs jours et seulement 10% des chasseurs à l’arc touchent l’animal dans un organe vital.

Cette pratique est dénoncée par la Fondation "Droit Animal éthique et sciences" ."L'animal est rarement tué sur le coup. estime la Fondation. Même gravement et douloureusement blessé, il peut fuir et va divaguer, une flèche plantée dans le corps, pour mourir dans un délai qui dépend du temps que le chasseur met pour le trouver et l’achever (quand il le trouve)." 

Sur les 1200 chasseurs que compte le Territoire de Belfort, ils sont une centaine à pratiquer la chasse à l’arc. Cette pratique, interdite dans certains pays, est autorisée en France depuis son officialisation le 15 février 1995. 

Munis de leur arc, de leurs flèches et souvent d’une tenue de camouflage, les chasseurs à l’arc sont détenteurs d’un titre permanent du permis de chasser et ont suivi une journée de formation obligatoire.

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