VIDEO. Pour éviter l'abattoir, ces chèvres traversent la France et passent leur retraite en plein air

Promises à l'abattoir, quinze chèvres venues de Normandie sont arrivées ce jeudi 2 novembre 2023 au fort de Bermont (Territoire de Belfort). Elles y passeront leur retraite à pâturer les herbes du bâtiment militaire, en pleine nature.

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Le grand air plutôt que l'abattoir. Telle est l'initiative de l'association Agir pour la protection des animaux de rente (APAR 90), basée à Offemont (Territoire de Belfort). Après un long trajet de plus de 600 kilomètres entre la Normandie et la France-Comté, une quinzaine de chèvres normandes ont rejoint le fort de Bermont ce jeudi 2 novembre 2023. C'est ici qu'elles passeront leur retraite.

"Nous récupérons des animaux qui étaient dans des élevages en liquidation judiciaire, chez des particuliers qui ne peuvent plus s'en occuper ou alors où ils n'ont pas un cadre de vie très adapté", explique à notre équipe de reportage Thierry Fraisier, président de l'association.

"Un élevage ne peut pas se permettre de conserver un animal qui n'est pas rentable, ce n'est pas viable. Notre but, c'est de les sauver de l'abattoir et de leur offrir une retraite paisible", ajoute Thierry Fraisier, qui précise que les chèvres ne sont pas destinées à l'adoption. Elles finiront leur vie dans le fort.

C'est déjà la troisième fois que la SPA de la petite commune normande de Pervenchères fait appel à l'association. "Leur refuge est un petit peu saturé. On a du mal à s'imaginer que les chèvres sont abandonnées aussi, mais c'est la vérité", note Pascal Vincent, responsable technique et sanitaire de l'association, qui récupère aussi des chèvres issues d'élevages illégaux. 

Quand on nous les confie, on les remet en conformité.

Pascal Vincent

Responsable technique et sanitaire de l'APAR 90

Ce sont des animaux qui ne sont pas identifiés et qui donc peuvent porter des maladies transmissibles à l'Homme comme la brucellose. Quand on nous les confie, on les remet en conformité", assure Pascal Vincent.

"Maintenant, elles vont faire leur vie ! Elles vont sûrement retrouver les autres qui vont leur montrer l'exemple pour les abris, la nourriture", explique le responsable technique et sanitaire. Au total, 80 chèvres vivent sur les forts de Bermont et de Danjoutin, où elles pâturent.

@asso.apar90 arrivés il y a 2 mois du Grand Refuge SPA , basé dans l'Orne , tous ces petits boucs se porte bien. ils sont choyés par les bénévoles du Fort de Bermont et par notre association #grandrefugedelaspa #spa #societeprotectricedesanimaux #refugeanimalier #association #protectionanimale #sauvetageanimal #territoiredebelfort #regionbourgognefranchecomte ♬ Best life - Naps

"Il y a aussi un but écologique dans cette opération. Avant, ces forts étaient entretenus de façon mécanique. Ça coûtait cher et c'était polluant. Là, c'est un entretien totalement écologique, sans bruit ni pollution", précise Thierry Fraisier.

Les chèvres grimpent naturellement partout et nettoient parfaitement les différentes surfaces.

Florent Howald

Conseiller municipal de Danjoutin (90)

Depuis 2021, 35 chèvres vivent paisiblement à quelques kilomètres de là, dans un autre fort, celui de Danjoutin. "Un des problèmes du fort, c'est l'entretien des espaces verts. C'est très vallonné, très pentu. On avait des équipes d'entretien qui travaillaient ici, mais c'était très compliqué et dangereux dans certains cas. Les chèvres, elles, grimpent naturellement partout et nettoient parfaitement les différentes surfaces", se félicite Florent Howald, conseiller municipal de Danjoutin.

"C'est beaucoup plus agréable de voir les chèvres brouter les espaces que des machines à moteur qui viennent déchiqueter la végétation", continue-t-il. L'hiver, les chèvres sont nourries dans les casemates du fort. "Dès que le temps le permet, elles sortent !", sourit Florent Howald. D'ici 2024, l'APAR 90 envisage de collaborer avec deux autres forts du département.

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