Tirer ou pas sur le loup ? La révision de la loi sur la chasse fait débat en Suisse

Les Suisses sont appelés aux urnes ce dimanche 27 septembre. Ils devront notamment se prononcer sur la révision de la loi sur la chasse, qui date de 1986. La nouvelle réglementation pourrait permettre de tirer "préventivement" sur le loup.

C'est l'une des votations clés de ce dimanche d'élections en Suisse. La loi sur la chasse sera-t-elle révisée ?

La loi actuelle, qui régente la protection des espèces sauvages, remonte à 1985. Or depuis 1995, le loup est de retour dans les montagnes helvètes. Et cela change tout. Le loup est d'ailleurs au coeur de la campagne des pro comme des anti.

Aujourd'hui, l’Office fédéral de l’environnement, cité par Le Temps, estime que la population s'élève à environ "100 loups et 10 meutes". Les carnivores dévoreraient chaque année "entre 300 et 500 chèvres et moutons"

Que prévoit la révision de la loi ?

Si la loi est révisée dans les termes proposés par le Parlement suisse, les cantons, qui ne peuvent aujourd'hui autoriser de tirer sur un loup qu'en cas de dégâts importants, pourront désormais agir de manière préventive. "Si les Suisses acceptent la révision de la loi, les gardes-chasses pourront tirer des individus isolés ayant perdu leur caractère farouche, détaille l'Agence France Presse. Ils pourront tuer des loups vivant dans une meute avant que des dégâts ne surviennent. Ils ne pourront toutefois pas être tirés s'ils se tiennent à l'écart des troupeaux et des zones habitées."

"Le but est de protéger les animaux de rente, les paysages exploités et l'être humain", explique le comité de soutien à la loi à la RTS. Il assure que le nouveau texte est davantage protecteur puisque "seules trois espèces peuvent encore être régulées, contre près de 300 auparavant: le loup, le bouquetin et le cygne tuberculé". 

Pourquoi les défenseurs de l'environnement sont-ils contre ?

Les associations de protection de la nature, notamment Pro Natura, le WWF Suisse, BirdLife Suisse, Zoosuisse et le groupe Loup Suisse, se sont opposés à la réforme et ont obtenu ce référendum. D'après les Verts suisses, "il serait alors possible de tirer sur des animaux protégés lorsqu’il existe seulement une probabilité qu’ils causent des dommages et non en cas de dommages effectifs, ce qui ôte toute incitation à prendre des mesures préventives pour protéger les troupeaux".
Les écologistes estiment qu' "il convient de renforcer les mesures préventives – et non les « tirs préventifs », telles que soutenir la protection des troupeaux, pour éviter les conflits avec les prédateurs."

De ce côté-ci de la frontière aussi, la révision de la loi fait débat. Il faut dire que les animaux sauvages en général et les loups en particulier n'ont que faire des lignes de démarcation dessinée par les hommes.

Photographe animalier originaire du Haut-Doubs désormais installé en Suisse, Alain Prêtre dénonce par exemple "une loi d'abattage" qui menace aussi bien le lynx que le bouquetin.
 

Les chasseurs qui prétendent aimer la nature n’ont donc aucun scrupule à précipiter dans la tombe des espèces dont la survie exigerait qu’elle soit immédiatement et définitivement protégées.

Alain Prêtre, photographe animalier


La révision de la chasse fait partie d'une série de votations sur lesquelles les électeurs suisses se prononceront ce dimanche 27 septembre.
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