Yves Duffait est endurant qu'il soit sur les pistes de fond ou à l'hôpital de Lons-Le-Saunier (Jura). Il a bouclé le 68 km en 5h16 avec un panneau prenant la défense de la seconde ligne de Smur à Lons-Le-Saunier.
#Non à la fermeture de la 2e équipe du Smur de Lons. Yves Duffait medecin urgentiste a fait les 68 km avec ce panneau #jura #transju pic.twitter.com/AwDNPcLgQu
— France 3 Franche-Comté (@F3FrancheComte) 10 février 2019
5h16. Le vent dans le dos. Le médecin a réussi son défi. Faire parler de la cause de la 2e équipe de Smur menacé par l'Agence Régionale de santé.
Le médecin nous explique avoir eu un super acceuil des autres fondeurs et de la population au cours de son passage dans les villages.
Non à la fermeture de la 2e équipe du Smur de Lons. Yves Duffait medecin urgentiste a fait les 68 km avec un panneau pour defendre les services de santé #jura #transju pic.twitter.com/Z7BTli46hj
— France 3 Franche-Comté (@F3FrancheComte) 10 février 2019
Habitué de la Transju, ce médecin est bien décidé à tenir la distance avec ses collègues hospitaliers. Ils sont en grève depuis le 7 décembre pour refuser la suppression de la 2eme équipe de SMUR.
Un combat qu'il affichera tout au long de cette édition 2019 de la Transjurassienne. Arnaché tel un homme sandwich, le responsable du SMUR de l'hôpital de Lons-le-Saunier, entend alerter skieurs et public de la "remise en cause du système de santé publique". Yvs Duffait rappelle que d'autres hôpitaux mènent un combat pour maintenir ou augmenter leurs moyens. C'est le cas par exemple à Pontarlier.
Yves Duffait prendra le départ du 68 km sur la ligne des Elites B. "L'année prochaine, je n'y serai plus.." admet-il. Partir avec les Elites B, cela se mérite. Habituellement, le médecin urgentiste engrange jusqu'à plus de 1000 km d'entraînement. Depuis son internat en médécine, il participe régulièrement à cette course mythique. Cette année, il n'a pas eu le temps et il sait qu'il ne sera pas au top de sa forme pour skier de Lamoura à Mouthe. Mais, en 2019, l'essentiel est ailleurs.
Depuis le 7 décembre dernier, 100% du personnel des urgences de Lons sont en grève. Le service est assuré sur réquisition. Soutenus par l'intersyndicale AMUF (Association des Médecins Urgentistes de France), CGT et FO, le personnel veut conserver la "deuxième ligne" du SMUR, l'équipe mobile des urgences qui part secourir les personnes.
Actuellement, trois médecins urgentistes sont en poste 24h /24. Deux d'entre eux peuvent sortir en intervention comme pour prendre en charge une personne qui fait un malaise cardiaque ou lors d'un accident de la route. Quand ils ne sont pas partis en intervention, ils travaillent aux urgences de l'hôpital.
Supprimer cette seconde équipe, peut "mettre en danger la vie des patients" explique Yves Duffait. Et pour que les pouvoirs publics prennent conscience des conséquences de cette suppression d'équipe, Yves Duffait écrit toutes les semaines à la ministre de la Santé pour lui décrire le quotidien de son service et les mises en danger qu'ils constatent.
Plutôt que d'aller s'entraîner sur les pistes jurassiennes, le médecin écrit, participe à des manifestations, contacte les élus. "Cela prend un temps fou !" constate-t-il. Yves Duffait est aussi endurant dans son combat professionnel que sur les pistes. Le médecin est aussi un habitué de la GTJ 200 : "Je pars à la frontale, j'arrive à la frontale !" 187 km soit le parcours de la Grande Traversée du Jura.
Ce dimanche, Yves Duffait sait qu'il ne battra pas son record de Transju mais il bien décidé à utiliser son talent de skieur endurant comme une formidable caisse de résonance pour parler de l'avenir de la médecine hospitalière.