Chaque année en France, plus de 50 000 personnes disparaissent, parmi elles, 10 000 sont classées comme des disparitions inquiétantes. Certaines ne seront jamais retrouvées. Pour les familles, c'est un long et douloureux combat, un combat qui parfois n'a aucune issue.
Que fait-elle ? Où est-elle ? Est-elle encore en vie ? Pourquoi, comment ? Toutes ces questions hantent les familles dont un proche a disparu.
En France, chaque année, près de 50 000 personnes disparaissent, des mineurs comme des majeurs. Pour les mineurs ou les majeurs protégés, c'est à dire sous tutelle ou curatelle, la justice est saisie automatiquement, une enquête est ouverte, un appel à témoins est lancé, des recherches sont menées. Même scénario lorsque le ou la disparue était dans un établissement protégé, comme une maison de retraite, un hôpital psychiatrique.
Dans le cas des majeurs, c'est plus compliqué. Car en France, les citoyens ont le droit d'aller et de venir comme bon leur semble, ils ont donc aussi le droit de disparaitre. L'enquête ne sera ouverte que si et seulement si la disparition est jugée inquiétante. La personne sera alors inscrite sur le fichier des personnes recherchées. Pour les autres, aucune inscription nulle part. Parallèlement, entre mille et trois milles morts restent non identifiées chaque année. Les corps sont enterrés sous X.
Qu'est-ce qu'une disparation inquiétante ? La justice va s'appuyer sur le contexte, les lieux, l'entourage. Y'a-t-il un risque de suicide, d'accident. La personne a-t-elle clairement indiqué vouloir partir ? Est-ce quelqu'un d'âgé, de confus, de fragile psychologiquement ? L'inquiétude des proches est également prise en compte.
Et puis il y a les disparitions très inquiétantes, comme celle de Narumi Kurusaki, l'étudiante japonaise de Besançon, dont la trace a été perdue en décembre 2016. Dans son cas, la piste criminelle est la plus probable. La justice va alors beaucoup plus loin, une information judiciaire est ouverte pour que les investigations soient plus poussées et menées sur le long terme.
C'est aussi le cas de Sophie Arnoult, une franc-comtoise originaire du Pays de Montbéliard, qui s'est volatilisée le 4 septembre 1985, alors qu'elle randonnait avec un ami dans le maquis corse.
Ses parents ont tout tenté, voyant médium, détective privé, mais en vain, et depuis 32 ans ils attendent une réponse.
En 1989 ils ont fondé l'une des premières associations de soutien pour les parents de disparus, l'association Disparition Espoir aujourd'hui dissoute. Depuis d'autres se sont montées, elles aident les proches moralement mais aussi financièrement car toutes les démarches ont un coût.
La justice ou les détectives privés retrouvent parfois les disparus, mais dans la plupart des cas, les personnes sont décédées.
Quand la piste est criminelle, le mystère reste le plus souvent entier, les proches ne sont jamais retrouvées, rendant tout travail de deuil impossible pour les familles qui gardent toujours même plusieurs dizaines d'années après, l'espoir de les revoir en vie.