Les pluies des derniers jours ont certes fait remonter le niveau du Doubs, mais le département est loin d'avoir reconstitué un niveau suffisant du côté des nappes phréatiques.
Depuis le 1er octobre, les restrictions sécheresse sont levées. Le Doubs avait activé le niveau crise le 11 septembre dernier, mettant en place de restrictions renforcées pour préserver les ressources en eau. Les images du Doubs à nouveau à sec dans une partie des bassins de Villers-le-Lac sont encore dans les esprits.
Mais ne crions pas victoire trop vite. Même s'il est tentant de se faire couler un bon bain chez soi au lieu de l'économique douche, les ressources en eau restent fragiles. "Les récentes pluies ne sont pas suffisantes. "Cette eau ne sert qu'à donner un peu de fraîcheur aux poissons, et à faire remonter la rivière, mais cette eau-là, ne peut pas constituer un espoir pour l'avenir" explique Jean-Pierre Mettetal, hydrogéologue.
Le débit moyen du Doubs est de 100 m3 par seconde à Besançon. Il est descendu cet été à 10 m3 par seconde. S'il est remonté à 70 m3 par seconde le 5 octobre, dès le lendemain, le débit était à nouveau en baisse.
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Pour l'hydrogéologue, seules les pluies hivernales peuvent redonner les ressources nécessaires aux nappes. "Les pluies efficaces sont les pluies de l’hiver, qui tombent doucement, des pluies lentes qui s’infiltrent. Actuellement, l’eau s’évapore, il fait encore chaud entre 10 et 20 degrés, la végétation reverdit, on ne compte pas sur ces pluies-là pour reconstituer nos réserves" ajoute l'hydrogéologue.
Aller chercher à l’avenir les eaux profondes
Avec les épisodes de sécheresse à répétition, 2018, 2019, 2020, l’hydrogéologue se veut néanmoins rassurant. “Les eaux profondes ne sont que très peu impactées par la sécheresse. Il n’y a pas à s’inquiéter sur la ressource” dit-il. Les eaux profondes se situent sous terre à - 100 voire -300 mètres. “Cela suppose un investissement intellectuel et financier pour trouver ces eaux profondes, mais la sécheresse des trois dernières années va inciter les collectivités et les pouvoirs publics à investir et aller chercher ces eaux-là” espère Jean-Pierre Mettetal.
Pour les mois qui viennent, un seul espoir. Que le ciel hivernal soit généreux en pluies comme il l’a été l’hiver 2019-2020. Cela a permis de limiter les problèmes d’alimentation en eau cet été. Ajouter à cela une consommation économe des habitants, une gestion des captages, un entretien des cours d’eau, et le Doubs devrait pouvoir encaisser sans trop de dommage les sécheresses à venir. Inéluctables avec le réchauffement climatique.