La récolte de vin a débuté mi-août de façon précoce dans plusieurs régions de France. Elle devrait être inférieure d'un million d'hectolitres à celle de l'an passé. Mais, ce sera un bon millésime, selon le président du Conseil Vin de France AgriMer, Jérôme Despey.
Une récolte inférieure d'un million d'hectolitres à celle de 2014
"On va avoir, d'après nos prévisions réalisées avec les professionnels, une récolte inférieure d'un million d'hectolitres (à celle de l'an passé, NDLR). On va se retrouver à 46 millions d'hectolitres", a déclaré Jérôme Despey, qui est également secrétaire général adjoint de la FNSEA et viticulteur dans l'Hérault. Il était interviewé sur France Inter samedi 22 août 2015."Il ne faudrait pas descendre plus si on ne (veut) pas perdre en compétitivité", a-t-il continué.
C’est un "marché porteur, dynamique sur l'aspect mondial", qui nécessite "un approvisionnement pour pas se faire concurrencer par les principaux pays producteurs", a-t-il précisé en citant l'Australie, la Nouvelle-Zélande et l'Afrique du Sud.
Par ailleurs, la baisse de production a "des conséquences, parce que derrière c'est des coûts de production", a poursuivi Jérôme Despey.
Le viticulteur en appelle au gouvernement, pour "veiller à ce que là où il y a des difficultés, il puisse y avoir des réponses pour accompagner les producteurs".
Dernière ligne droite dans les vignes de #Bourgogne. 2015 millésime atypique ? Etat des lieux. http://t.co/qwQZtkIkiq pic.twitter.com/j8x6Nl6dUQ
— Laurent Gotti (@LaurentGotti) 10 Août 2015
Le millésime le plus précoce depuis 1950
Les vendanges ont "démarré dans les principaux vignobles de notre pays, avec un peu plus de précocité que d'habitude, liée aux conditions climatiques et aux périodes de coups de chaud et de sécheresse de cet été", a-t-il expliqué. "Depuis 1950 (...), c'est le millésime le plus précoce jamais enregistré, avant ceux de 2003 et 2006", a précisé le viticulteur.Néanmoins, c'est "plutôt un bon millésime vers quoi nous nous tournons cette année", grâce à une "maturité optimale, avec des saveurs et une vinification qui est prometteuse".
Dans les années à venir, le réchauffement climatique devrait conduire à une évolution des cépages : "ça se déplace déjà en termes de cépage et de production", a souligné Jérôme Despey. Il rappelle "que notre vignoble méditerranéen, par exemple, remonte plus vers le nord de la France".
En Bourgogne, dans le Sud-Mâconnais, les vendanges commenceront à la fin du mois d'août.