Une éleveuse de brebis installée à Mélisay s'est fait dérober le dispositif anti-loup qui lui avait été prêté par la Direction des Territoires de l'Yonne. Un nouveau coup dur pour la bergère après les attaques de loup de septembre dernier.
Laurence Godin est désemparée. Dans la nuit du mardi 4 au mercredi 5 juin 2019, le dispositif anti-loup qui était installé sur son exploitation a été volé. Un méfait qu'elle a appris au petit matin par un coup de téléphone. Au bout du fil, l'agriculteur chargé de surveiller ses brebis en pension a d'abord cru qu'elle l'avait déplacé sans le prévenir : "Il m'a demandé si j'avais bougé le filet car nous avions prévu de déplacer nos brebis quelques jours plus tard. J'ai alors compris qu'on nous l'avait volé. Je ne comprends pas qui a pu faire ça et pourquoi. À moins que ce ne soit pour le revendre", précise l'éleveuse, agacée. Et pour cause, l'an passé c'est le loup qui avait mis à mal son exploitation en tuant une trentaine de ses brebis. Des attaques qu'elle craint de voir se répéter maintenant que le dispositif qui était sensé les prévenir a été dérobé.
"Impossible que ce soit une personne seule"
Ce sont en tout 350 mètres de filet électrifié, de piquets, de panneaux solaires et de batteries qui ont été subtilisés. Un dispositif imposant et contraignant. "Impossible que ce soit l'oeuvre d'une personne seule, il faut pouvoir arracher les piquets, rouler le filet pour le transporter, ils étaient forcément plusieurs pour faire ça vite sans se faire repérer", déclare l'éleveuse.
Du matériel d'une valeur de 1500 euros environ prêté par la Direction des Territoires de l'Yonne et qu'elle craint de devoir rembourser désormais. "Nous sommes en pourparlers mais à partir du moment où la DDT nous alloue le matériel, il est sous notre responsabilité. Je ne sais pas ce qu'il va se passer maintenant car si l'on m'en prête un autre, on me le volera peut-être à nouveau. Il faut trouver une solution".
Contrainte de rentrer ses bêtes
L'absence de dispositif rend ses brebis vulnérables. L'éleveuse est désormais contrainte de les rentrer à l'abri. Problème, les animaux nourris sur place entament alors les stocks de fourrage pour l'hiver. "L'an dernier nos revenus étaient vraiment faibles, je crains que nous n'en n'ayons pas cette année". Une situation qui désespère Laurence Godin. Elle qui gère avec son mari sa petite exploitation de 140 hectares songe désormais à arrêter l'élevage de brebis pour se consacrer uniquement aux céréales.