La préfecture de l’Yonne a confirmé, à la mi-août 2018, la présence de loups dans le département. Cette espèce n'est pas installée durablement, mais est parfois identifiée dans la région. Et ce depuis plusieurs années.
Les loups sont bien présents en Bourgogne-Franche-Comté. Leur présence a été confirmée par la préfecture de l’Yonne, mardi 14 août. Grâce à des analyses ADN, elle indique que certains animaux ont été à l’origine d’attaques dans le département. Plusieurs signalements avaient eu lieu, sans avoir la certitude qu’il s’agissait de loups : en juin 2018 sur la commune d’Arthonnay, où plusieurs animaux avaient été tués et d’autres blessés lors de deux attaques, ou encore à Mélisey en juillet 2018 : un mouton a été trouvé mort. Les deux communes se situent dans l'Yonne, à proximité de l'Aube.
Ce n’est pas la première fois que la présence de loups est signalée et confirmée en Bourgogne-Franche-Comté. En janvier 2018, le biologiste et membre de la mission loup de France nature environnement était reçu à 9h50 le matin, sur France 3 Bourgogne. Sa position est claire : l’espèce est présente dans la région. "Pour l’heure, il y a des indices de présence dans le Doubs, dans le Jura, dans la Nièvre. Aucun élément ne permet de dire qu’il s’est installé durablement sur le territoire régional. Mais c’est une espèce en expansion, il faut s’attendre à ce qu’il s’installe prochainement sur notre territoire", avait-il indiqué, précisant que "son bastion reste pour le moment le massif alpin, mais de plus en plus d’individus en sortent pour aller ailleurs".
Dans le Jura, des loups pris en photo
Dans la Nièvre, sept brebis ont été attaquées en janvier 2017 à Chougny. Si l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) a conclu à une attaque de grand canidé, la responsabilité du loup n’a été ni écartée ni confirmée.
En 2015, c’était dans le Jura que l’espèce était apparue. Une automobiliste avait filmé depuis sa voiture un animal, dans la périphérie de Saint-Amour. Peu après, l’ONFCS a confirmé que c’était bien un loup. Mais celui-ci n’a plus été revu.
Un département qui avait également appris en 2014 la présence d’un loup. Des agriculteurs avaient pris en photo l’animal à Étrepigney, dans la plaine, près de la forêt de Chaux. "Ça peut paraître surprenant, mais le loup est une espèce dite plastique, qu’on rencontre dans tous types de milieux : aussi bien en plaine que dans les zones de montagne. Il s’adapte, ce n’est pas anormal d’observer un loup en plaine", avait indiqué Laurent Balestra, de l’Office nationale de la faune sauvage du Jura.
En Saône-et-Loire, des chiens pris pour des loups
En 2012 et 2013, les habitants de la Bresse s’inquiétaient de la possible présence de loups dans la nature. L’ONFCS était régulièrement contacté par des Bressans. Mais fausse alerte : après une enquête, la préfecture de Saône-et-Loire a indiqué qu’il s’agissait finalement… de chiens.
Dans le Doubs, des loups étaient bien là en 2011. Plusieurs attaques avaient été relevées dans un élevage à Chapelle-d’Huin. Le préfet avait même missionné des lieutenants de louveterie bénévoles pour effectuer des rondes autour du village et effrayer l’animal.
En France, il y aurait environ 430 loups actuellement. L’animal était présent dans tout le pays, avant d’être éradiqué. Mais celui-ci est revenu par l’Italie au début des années 1990. Plusieurs facteurs peuvent expliquer son expansion : la reforestation, l’exode rural, l’augmentation du nombre de proies, la capacité du loup à parcourir de grandes distances ou encore les différentes mesures de protection (Convention de Berne, directive de l’Union européenne).