Situé dans la commune nouvelle des Vallées de la Vanne, Le Maquis, repris en 2006 par Christine Brauchaud et son mari, est un lieu étonnant qui fait office de café, restaurant, épicerie, librairie, brocante, salle de concerts... Aujourd'hui, après 18 ans d'activité, les patrons prennent leur retraite.
À 15 kilomètres de Sens, cela fait 18 ans que le Maquis de Vareilles régale les habitués du village et les promeneurs venus se désaltérer après une longue route. Seulement, voilà toutes les bonnes choses ont une fin. Même pour Christine Brauchaud, qui gère depuis 18 ans ce lieu atypique.
"On l'a créé de toutes pièces en 2006", nous raconte-t-elle. "Avant, c'était déjà un ancien café qui allait fermer, ça nous faisait mal au cœur de ne voir personne le reprendre alors ça nous a donné envie de le reprendre à notre image."
Des débuts difficiles...
En 2006, Christine, alors ébéniste de profession, saisit l'opportunité de reprendre l'ancien café de ce petit village de 300 habitants. Elle est alors loin d'imaginer le succès qu'il rencontrerait aujourd'hui. Pourtant, le lieu connaît des débuts...poussifs.
Les habitués de l'ancien café n'étaient pas très partants à la base, ils avaient peur des nouveautés qu'on pouvait apporter. Notre concept était nouveau, mais au final, j'ai su apporter aux gens ma manière de faire.
Christine Brauchaudpatronne du Maquis de Vareilles
Une manière de faire qui a finir par séduire les habitants du village et des alentours, avec des clients qui aujourd'hui peuvent faire plusieurs kilomètres pour venir profiter des concerts et des animations proposés tout au long de l'année.
... et aujourd'hui, le Maquis est une institution locale
Le Maquis est ouvert les week-ends et les jours fériés pendant 140 jours par an. Une régularité qui laisse des traces, au moment de passer la main.
Les habitués ont peur que la café ferme définitivement après notre départ.
Christine Brauchaudpatronne du Maquis de Vareilles
"Pour eux, c'est un luxe de pouvoir avoir accès à pied à des concerts, une librairie, une brocante et à un lieu social comme celui-ci. On est dans une zone où le dimanche, il faut faire plusieurs dizaines de kilomètres pour trouver un café ouvert, je pense que c'est ça que les gens ont apprécié."
"Au bout d'un moment, il faut savoir se reposer !"
Même si la passion est présente depuis bientôt 20 ans, on peut difficilement lutter contre le temps qui file. À 64 ans, Christine sent que c'est le moment de passer la main.
Plutôt qu'une vente de nécessité, l'ancienne artisane voit cette passation comme une "vente de fin de carrière". "C'est un métier qui prend tous les week-ends. Au bout d'un moment, il faut savoir se reposer et faire travailler les jeunes !" lance en riant Christine.
Pour reprendre son affaire, Christine a ses petites préférences : "Je voudrais quelqu'un qui compte reprendre le projet, pour continuer de le faire vivre. Je sais qu'il y a des choses à changer ou à améliorer. Il faut innover comme on l'avait fait pour notre image de marque à l'époque quand on l'a repris. Mais si quelqu'un détruisait tout ça, je serais malheureuse."
Si un futur acheteur vient avec une belle somme, je pourrai difficilement la refuser.
Christine Brauchaudpatronne du Maquis de Vareilles
Les habitués du lieu aimeraient eux aussi garder l'identité du Maquis. "La personne qui reprendra le café aura tout intérêt à garder le concept, les gens y sont attachés. Ils aiment notre côté indépendant, c'est notre force."
"Cela va nous manquer, le contact avec les gens, c'est passionnant, j'angoisse un peu de trouver quelqu'un en qui j'ai confiance et qui me fera confiance également. Comme on habite en face, on sera contents et fiers de voir ce que devient notre café, on va même pouvoir en profiter à notre tour, l'histoire ne sera jamais vraiment terminée !", s'exclame Christine lorsque l'on évoque le futur du lieu.