Le samedi 18 novembre 2023, un homme a été très gravement blessé dans un accident alors qu'il assistait au rallye automobile du grand Sénonais (Yonne) avec ses enfants dans une zone interdite au public. Une enquête de gendarmerie est ouverte.
Il était 11h18 quand l'alerte a été donnée aux organisateurs et aux secours ce samedi 18 novembre 2023. Un père de famille de 37 ans a été violemment percuté par un ballot de paille, lui-même percuté par une voiture qui concourait sur le rallye du grand Sénonais (Yonne). Une enquête a été ouverte par la gendarmerie de Saint-Valérien.
Quinze personnes dans une zone interdite au public
Cet employé communal d'Égriselles-le-Bocage assistait à la course avec ses trois enfants dans son village et se trouvait dans une zone interdite au public, signalée par des rubalises et des pictogrammes. "Il y avait une quinzaine de personnes et il tenait la main de ses enfants", nous confie sa famille. "Des ballots de paille sont positionnés pour arrêter les voitures qui feraient une sortie de route. Mais là, le ballot n’a pas suffi."
Toujours d'après la famille, le ballot de paille a été projeté sur l'homme de 37 ans, qui a lui-même été projeté contre un arbre. Pris en charge par les pompiers, il a d'abord été évacué vers l'hôpital de Sens puis transféré à l'hôpital du Mont-d'Or, à Créteil (Val-de-Marne). "Il souffre de multiples fractures au bassin. Il y a aussi eu une hémorragie des deux fémorales qui sont remontées dans l'abdomen. Le choc a été très violent", continue la famille. La course a été interrompue plus d'une heure après l'accident.
Le spectateur a été opéré ce mercredi 22 novembre et se trouve toujours à l'hôpital à Créteil, à 130 kilomètres de son domicile. Sa famille lui rend visite régulièrement et des amis de sa femme ont créé une cagnotte en ligne pour aider la famille à traverser cette épreuve.
Pour la famille, les organisateurs auraient dû communiquer plus tôt
Mais au-delà de l'accident, la famille de la victime regrette la communication des organisateurs de la course. "J'ai comme l'impression qu'ils ont passé l'accident sous silence, ce que je peux à peu près comprendre. Mais ça nous a fait mal de voir la course encensée par tout le monde alors que mon neveu est dans un état grave", souffle son oncle.
Sur Facebook, les organisateurs n'ont communiqué sur l'accident que quatre jours après les faits. Une éternité pour la famille. "Ils ne l'ont fait qu'après qu'on a remué ciel et terre ! Bizarrement, ils ont publié ça sur Facebook une heure après que la presse s'en est emparée", continue l'oncle, faisait référence à un article de confrères de France Bleu Auxerre du mercredi 22 novembre.
Sur ce point, l'organisateur technique de la course Fabrice Fety s'explique. "On a voulu bien faire. Comme une enquête de gendarmerie est en cours, on a préféré ne rien dire. Quand on a vu que ça commençait à s'enflammer sur la toile, on s'est dit qu'il fallait qu'on communique."
L'organisation maintient que la zone interdite était matérialisée
Fabrice Fety rappelle que la victime se trouvait dans une zone interdite au public. "Avant le départ, une commission de sécurité avec les autorités fait le parcours pour s'assurer que toutes les règles sont bien respectées. Sinon, la course ne part pas", explique-t-il. Pour lui, la quinzaine de personnes s'est déplacée dans la zone interdite entre le passage de cette commission de sécurité et celui des voitures.
Une fois qu'on a le dos tourné, ils reviennent ! C'est malheureux, mais on ne peut pas mettre un gendarme derrière chaque spectateur !
Fabrice FetyOrganisateur technique de la course
"On a des photos et les caméras embarquées des voitures qui sont passées avant pour prouver tout ça", continue le directeur technique qui s'agace de voir circuler sur les réseaux sociaux des messages comme quoi il n'y avait pas de rubalise. "Que les gens qui n'y étaient pas ne racontent pas n'importe quoi !"
À qui la faute ?
Dans ce cas, qui est alors responsable ? La victime, étant donné qu'elle se trouvait à un endroit interdit au public, ou bien les organisateurs de la course, malgré tout obligés d'assurer la sécurité des spectateurs ? "Ça, c'est l'enquête de gendarmerie qui le dira", répond Fabrice Fety.
D'après nos informations, le directeur administratif de la course et le commissaire qui se trouvait à proximité de l'accident ont été convoqués par les gendarmes. Fabrice Fety indique apporter tout son soutien à la victime ainsi qu'à sa famille. Il compte rendre visite à la victime dans les prochains jours.