Le Grand Prix de France bientôt de retour en Formule 1 ? Nevers Magny-Cours toujours candidat !

Alors que la ministre des Sports a expliqué vouloir travailler à un retour de la Formule 1 en France, du côté de Nevers, le maire Denis Thuriot affirme une nouvelle fois sa volonté d'organiser un Grand Prix à Magny-Cours. Mais est-ce possible ?

C’est une sortie qui suscite l’espoir pour beaucoup de fans français de Formule 1. Cette semaine dans Les Echos, la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra s’est prononcée en faveur du retour de la compétition reine du sport auto en France."Nous allons travailler sur une feuille de route. Il nous faut maintenant attirer les bonnes personnes et en France, elles ne manquent pas, y compris parmi nos illustres élus", glisse-t-elle.

Une prise de position alors que le patron de la Formule 1, Stefano Domenicali avait récemment affirmé chez nos confrères de L’Equipe être favorable à une discussion avec Emmanuel Macron pour favoriser l’organisation du Grand Prix de France.

"Sur l'envie et la volonté, on a tout pour !" 

Du côté de la Nièvre, il y en a un qui espère entendre à nouveau vrombir les moteurs des Formule 1, c’est Denis Thuriot. Le maire (LREM) de Nevers rêve depuis longtemps que Lewis Hamilton, Fernando Alonso et Max Verstappen s’affrontent sur la piste du circuit de Nevers Magny-Cours.

"Aujourd'hui on est prêt ! On a l'agrément F1 pour 3 ans, les infrastructures. Sur l'envie et la volonté, on a tout pour. Revoir un GP à Nevers Magny-Cours, bien sûr que c'est possible", lance le maire de Nevers, dont la ville est actionnaire à hauteur de 15 % des parts du circuit.

Dans les colonnes des Echos, Amélie Oudéa-Castéra évoque alors des discussions à lancer avec les élus locaux pour l'organisation d'un Grand Prix de France. Denis Thuriot doit s'entretenir prochainement avec la ministre des Sports, notamment au sujet des Jeux Olympiques de 2024. "Je vais rajouter cette question-là, c'est clair !"

Car pour organiser une course à Nevers Magny-Cours, il faudra une aide de la Région et de l'État. "Aujourd'hui, la F1 est pire qu'avant sur la question des coûts. À 30 millions d'euros, s'il n'y a pas d'aide, ça ne restera qu'une envie ! Il est hors de question pour l'agglomération et le département de financer ça tout seul. On n'en a pas les moyens".

Ça ne sera pas à n'importe quel prix. On ne peut pas se mettre en difficulté financière.

Denis Thuriot, maire (LREM) de Nevers

Dans le détail, l'organisation d'un Grand Prix en France coûterait 20 millions d'euros. Mais des pays comme l'Arabie Saoudite ou les États-Unis déboursent près de 50 millions d'euros par an. "Il faut travailler très dur pour convaincre la Formule 1 et payer très cher", abonde Michaël Duforest, spécialiste du sport automobile. "Pour organiser un Grand Prix, cela passe par des grosses envies politiques. Il y a beaucoup de circuits qui veulent venir en Formule 1 et beaucoup qui sont déjà là. Et en général, les discussions, ce sont directement avec les gouvernements et les présidents. En France, il faut une volonté nationale !"

Pour rappel, Nevers Magny-Cours a accueilli le Grand-Prix de F1 de 1991 à 2008. Au début des années 1990, c'est une forte volonté de François Mitterrand qui avait permis l'arrivée dans la Nièvre de la compétition reine du sport automobile.

Nevers à côté d’Abu Dhabi, Baku et Las Vegas ?

Pour Michaël Duforest, les espoirs de revoir la Formule 1 à Nevers Magny-Cours sont minces. Car depuis quelques années, Liberty Média, promotteur de la compétition, favorise des circuits plus exotiques. "Ils vont dans des endroits dingues, ils veulent faire des grands shows. Revenir à Magny-Cours, ce serait un retour à la F1 d'avant mais je ne sais pas trop si c'est faisable. Ca irait à l'encontre de tout ce que fait Liberty Media."

"Aujourd'hui, c'est la Formule 1 "argent". On est sur des circuits comme Miami, Las Vegas... c'est très bien. Mais le berceau de l'automobile, c'est l'Europe, ce serait bien qu'on n'oublie pas ça", lance Denis Thuriot.

Il faut réussir à vendre un évènement global. Par exemple pour Le Castellet, Christian Estrosi avait réussi à vendre tout un côté glamour, l’aspect French Rivera.

Michaël Duforest, spécialiste Formule 1

Le maire de Nevers compte alors s'appuyer sur l'argument géographique pour convaincre le gouvernement français et les promotteurs de la F1. "On a des structures d’accueil, une facilité d’accessibilité, on est monté en puissance en capacité d’hébergement même si on encore des choses en faire. La Nièvre doit être connue grâce à cet équipement exceptionnel. En plus, c’est très central, c’est facile d’accès, c’est loin de personne".

Chaque week-end de Grand-Prix, ce sont entre 150 000 et 200 000 personnes qui se rendent sur les circuits.

En alternance avec Le Castellet ?

Nevers Magny-Cours ne serait pas le seul candidat à l'organisation d'un GP de France. Le circuit du Castellet (Var) a également l'agrément F1. Il a d'ailleurs accueilli des courses entre 2018 et 2022. L'ancien pilote Jean Alesi y a été récemment nommé président et a affirmé sa volonté de recevoir une nouvelle course de Formule 1 à l'avenir. "Je pense que le Paul Ricard a un peu plus d'avance", estime ainsi Michaël Duforest. 

Denis Thuriot, lui, propose une alternance entre les deux tracés. "L'idée, ce n'est pas de faire la guerre des circuits. Je souhaite que la compétition ne soit pas entre nos circuits mais sur la piste. Un rythme d'alternance allégerait les coûts pour chacun". En juillet 2022, Christian Estrosi, président du conseil régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur, avait d'ailleurs lui-même évoquer l'idée d'avoir une course au Castellet tous les deux ans pour limiter les coûts de 50 %.

Ce n’est pas la première fois que Denis Thuriot pousse pour un retour de Nevers Magny-Cours en F1. En 2021, le maire avait déjà milité pour que la piste remplace le Grand-Prix de Turquie, annulé en raison du coronavirus. L'année dernière, il avait également proposé que la piste serve de base pour un potentiel Grand Prix d'Europe.

Nevers Magny-Cours retente donc sa chance. Et tout se joue désormais en coulisses. Quid de la volonté d'Emmanuel Macron, dont le soutien sera déterminant ? Une chose est sûre, la course est lancée.

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