Auxerre : en grève, les Atsem réclament "une rémunération proportionnelle à la charge de travail"

Un quinzaine d'Atsem (agent territorial spécialisé des écoles maternelles) sont en grève à Auxerre (Yonne). Depuis le début de l'année scolaire, elles ont la responsabilité de la garderie périscolaire sans rémunération supplémentaire. Une charge de travail alourdie, qu'elles dénoncent.

À Auxerre (Yonne), plus de 15 Atsem sont en grève. Soutenues par Laurence Missou, secrétaire générale du syndicat de la FA-FPT (Fédération Autonome de la fonction publique territoriale), une dizaine d'entre elles se sont rassemblées devant le Parc Roscoff à 12h30, ce jeudi 19 mai. Avec cette grève, elles souhaitent "rendre justice à un métier méconnu, et à des agents publics qui méritent d’être reconnus en proportion de leur engagement au profit de la collectivité".

Contactée par France 3 Bourgogne avant le mouvement de grève, Laurence Missou explique que depuis la rentrée scolaire de 2021, les Atsem ont la responsabilité de la garderie périscolaire. Avant cette réorganisation, les temps périscolaires étaient gérés par des animateurs vacataires. Or, selon les Atsem, la ville d’Auxerre a choisi d’alourdir leur charge de travail plutôt que de diplômer les animateurs vacataires déjà en poste. 

En plus de cela, les Atsem s'occupent aussi du service minimum d'accueil en maternelle, dans le cas où les enseignants sont en grève.

Avec le périscolaire en plus, les Atsem font des journées de 10 heures d'affilée. On a des semaines de presque 43 heures

Laurence Missou, secrétaire syndicale

Laurence Missou affirme que ces heures ne sont pas comptabilisées en heures supplémentaires, mais comme du temps de récupération que les Atsem ne peuvent utiliser quand elles le souhaitent. Elle dénonce aussi des remplacements non proportionnels à la charge de travail. "Quand on peut enfin poser un jour de récupération, on est mal remplacé. Le ou la remplaçante vient pour les quatre heures de la matinée et c’est tout. La titulaire se retrouve l’après-midi avec deux fois plus de travail et le même nombre d'enfants."

Plus généralement, les grévistes déplorent le traitement réservé aux Atsem, notamment pendant la crise du COVID-19. Elles se considèrent comme "les grands oubliés de la crises sanitaires".

Les grévistes demandent une compensation financière sous la forme "d’une augmentation de leur indemnité métier" et "d’un alignement sur la prime que touchent par exemple les agents affectés aux espaces verts".

Aujourd’hui, la prime à laquelle ont droit les Atsem s'élève à environ 20€ par mois. Laurence Missou affirme que pour les agents exerçant "un métier physique", cette indemnité est à hauteur de 40€ par mois environ.

"On se demande pourquoi il y a un tel écart. Est-ce que c'est parce que notre métier est vu comme un métier de femme ? Ça me laisse perplexe" se questionne-t-elle.

En mars 2022, les Atsem ont déjà fait par de leurs inquiétudes et revendications devant le conseil municipal. Une expérience qu'elles ont prévu de réitérer ce jeudi 19 mai, en fin de journée.

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