Le personnel pénitentiaire de la maison d'arrêt d'Auxerre est en grève ce lundi 23 janvier pour réclamer une organisation du travail différente.
Malgré le froid mordant de janvier, une dizaine de personnes manifestent devant la maison d'arrêt d'Auxerre depuis 6H du matin. Le personnel pénitentiaire se mobilise, malgré le risque de sanctions disciplinaires, pour dénoncer des conditions de travail "inadaptées". Avec un taux d'occupation de 172%, cet établissement est le point noir de la région en terme de surpopulation carcérale.
Nous avons un problème d'effectifs depuis des années.
Maël Maire, surveillant en détention, secrétaire adjoint CGT à la maison d'arrêt d'Auxerre
La dernière réorganisation du travail a compliqué la tâche des surveillants : "La direction a retiré des postes de présentiel en détention; ce qui fait que nos missions quotidiennes ne peuvent pas être remplies correctement, explique Maël Maire, surveillant en détention et secrétaire adjoint CGT de l'établissement. On ne travaille plus en sécurité, la sécurité de l'établissement n'est plus assurée et on n'a pas une prise en charge adaptée des détenus."
Manque chronique de personnel
Avec quelques 170 détenus à encadrer, le personnel pénitentiaire demande aussi un renforcement de leur personnel : "Nous avons un problème d'effectifs depuis des années. Les 52 postes théoriques ne sont pas présents dans les faits. On sait que le recrutement dans la pénitentiaire est compliqué mais on voudrait que les forces vives soient utilisées intelligemment, que la direction écoute les remontées du terrain complète Maël Maire. La direction régionale précédente avait affecté "4 sortis d'école" à l'établissement. Ce serait bien de conserver ces postes."
Les grévistes proposent de revenir à l'ancienne organisation, plus efficace selon eux et d'organiser des groupes de travail pour traiter les problèmes de management et de souffrance au travail.
Une délégation de représentant du personnel a été reçue cet après-midi par la direction de la maison d’arrêt d’Auxerre. Rendez-vous est pris entre les deux parties pour le 13 février prochain. Les manifestants ont suspendu leur mouvement et repris normalement le travail.