Le plan de restructuration présenté par la direction du centre hospitalier d'Auxerre a été validé par l'Agence Régionale de Santé. Il prévoirait la suppression de 83 postes sur trois ans. Pour atteindre un retour à l'équilibre financier, les médecins sont aussi appelés à repenser l'offre de soins.
Les docteurs Villing et Makhoul se rencontrent beaucoup plus souvent qu'avant. Toutes les semaines, avec huit autres collègues de l'hôpital d'Auxerre, ils se retrouvent pour parler de l'avenir de leur établissement.
"On a fait un groupe de médecins qui s'est largement impliqué très régulièrement depuis le début, explique le docteur Bernard Makhoul, chef du service urologie et vice-président de la commission médicale d'établissement. On est en train d'éplucher tout ce qui est du domaine médical, de A à Z, pour qu'on puisse voir nos faiblesses surtout, nos points forts et puis tout ce qu'on peut améliorer dans toute cette structure."
À les entendre, le plan de redressement du centre hospitalier d'Auxerre serait presque un mal pour un bien. L'occasion de prendre un tournant nécessaire qui passera, par exemple, par une augmentation des soins en ambulatoire. "On le fait en chirurgie, on le fait aussi en médecine, précise le docteur Anne-Laure Villing, chef du service oncologie. On a des lits d'hôpital de jour qui ont augmenté pour accueillir nos patients. Donc c'est toute une restructuration qu'on va faire sur 2020 pour plusieurs pathologies."
Repenser l'organisation
L'ambulatoire est une solution pour dépenser moins, il faut encore en trouver d'autres. Repenser l'organisation de chaque service, tout en garantissant la qualité des soins. Ce n'est simple pour les médecin auxerrois, comme le doteur François Jourda, à la tête du service de cardiologie depuis trois mois. "On tient à notre hôpital, à notre activité, affirme-t-il. On tient à maintenir une activité médicale sur ce bassin de patients qui est un petit peu au milieu de nulle part entre Paris et Dijon. On a une vraie raison d'être à Auxerre, donc on fait tout pour sauver cette activité là. On n'a pas le choix, on nous impose de faire des économies, il faut les faire."L'enjeu est de taille : si le plan de restructuration et les mesures mises en place permettent au centre hospitalier de revenir à l'équilibre, le ministère de la Santé lui octroyera une aide financière sur plusieurs années.