Auxerre : l’hôpital va-t-il être mis sous tutelle ?

L'hôpital d’Auxerre, qui est confronté à des difficultés financières, a demandé le soutien de l’ARS. L’Agence régionale de santé conditionne son aide à "la mise en place d’un régime draconien" dénoncent les syndicats, qui parlent de "mise sous tutelle de l’hôpital". 
 

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

En 2017, ainsi qu’en 2018, le centre hospitalier d’Auxerre a accusé un déficit de plus de 8 millions d’euros.
Pour 2019, le déficit est estimé pour le moment à 7 millions.

Pour faire face à cette situation, "une aide financière de l’ARS a été sollicitée par la direction et les organisations syndicales en avril dernier. Elle a été refusée. Pour toute réponse, l’ARS a décidé l’intervention du COPERMO (Comité interministériel de la Performance et de la Modernisation de l’offre de soins), ce qui reviendrait à "une mise sous tutelle", dénonce une intersyndicale CFDT, CGT, FO et SMPS.

Les syndicats craignent une "fermeture massive et abusive de lits, entraînant une importante suppression de postes", ainsi qu'une révision de l’accord RTT "alors que les personnels sont déjà à l’agonie".

Pour mémoire, le personnel des urgences d'Auxerre participe au mouvement de grève national qui a débuté il y a plusieurs mois, pour protester contre le manque de moyens face à l'afflux de patients.

 

"La situation est préoccupante"

"On va être placé sous COPERMO dans les mois à venir, d’ici septembre 2020, mais il ne s’agit pas d’une tutelle, c’est quelque chose de négocié", assure Pascal Goin, directeur de l’hôpital d’Auxerre.

"La situation est préoccupante, on ne peut pas continuer comme cela sans regarder où ça marche et où ça ne marche pas", dit-il.

"On va avoir des discussions en interne. C’est une opportunité pour réfléchir avec le personnel, et notamment les jeunes médecins, à quel hôpital nous voulons pour Auxerre, pour sa population et avec quelle aide de l’ARS", ajoute le directeur du centre hospitalier.

 

De nouvelles fermetures de lits

Parmi les pistes les plus avancées, il y a notamment la fermeture de lits. "La diminution des lits en chirurgie va de pair avec le développement de l’ambulatoire, comme cela se passe dans d’autres hôpitaux", estime le directeur.

"A ce jour, la fermeture de 19 lits de chirurgie a été engagée", dénoncent les syndicats.

"Dans un département déjà sinistré sur le plan médical, toute fermeture de lits ne tenant pas compte des justes besoins de la population entraînerait une dégradation supplémentaire de l’offre de soins, et aurait un impact sur le personnel déjà en souffrance.

Les organisations syndicales de l’hôpital d’Auxerre réfléchissent d’ores et déjà aux futures actions à mener avec l’appui du personnel et de la population", préviennent-elles.

Les explications de Baziz Djaouti, Yoanne Etienne et Carlos Zappalà
 


Intervenants : 
  • Gérald Defief, représentant de l'intersyndicale des salariés
  • Pascal Gouin, directeur de l'hôpital d'Auxerre
Urgences : la grève continue

Les récentes annonces faites par la ministre de la Santé sur les 750 millions d'euros qui vont être consacrés à la "refondation des services d'urgences" en France n’ont pas convaincu les grévistes.

Au niveau national comme en Bourgogne, ils demandent des ouvertures de lits et le recrutement de personnels.

Une journée d'action était organisée devant l’Agence régionale de santé de Bourgogne-Franche-Comté mercredi 11 septembre 2019 pour protester "contre la politique d’austérité".
 
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information