Vendredi 11 juin, une femme de 32 ans a été tuée de plusieurs coups de feu par son ex-compagnon à Monéteau, près d'Auxerre dans l'Yonne. Les associations qui viennent en aide aux femmes victimes de violence s'indignent de ce nouveau drame.
Une femme de 32 ans est morte vendredi 11 juin à Monéteau (Yonne), tuée par son ex-compagnon. C'est la 52e victime de féminicide en France depuis le début de l'année. Un décompte macabre qui révolte les associations qui viennent en aide aux femmes victimes de violences. "C'est insupportable, c'est vraiment l'assassinat de trop, réagit Anne Joseleau, la directrice de Solidarité Femmes 21. Il faut qu'il y ait vraiment une grosse réaction des pouvoirs publics. Il faut cesser de dire qu'on meurt sous les coups de son conjoint. On meurt parce que l'agresseur perd le contrôle sur sa victime. C'est ça qui fait que les femmes sont tuées."
Les plus dangereux sont ceux qui contrôlent véritablement en permanence leur femme. Et quand ils perdent ce contrôle, ils deviennent extrêmement dangereux. Il faut absolument qu'il y ait des formations pour évaluer la dangerosité de ces hommes.
Manque de moyens et de lieux d'accueil
La responsable regrette le manque de moyens et de lieux d'accueil à destination de ces femmes vulnérables et parfois menacées. "On est huit à Solidarité Femme pour toute la Côte-d'Or. On a des files d'attente pas possibles devant l'association. On ne peut répondre à toutes les demandes. Mais on ne peut nous donner plus d'argent. On en est là, c'est des choix politiques", détaille Anne Joseleau. Martine Durand, membre de l'association Femmes solidaires de Saône-et-Loire, partage ce constat. "Je connais des femmes qui ont porté plainte mais qui vivent encore avec leur compagnon, parce qu'elles ne savent pas où aller, parce qu'elles n'ont aucuns moyens, précise-t-elle. Ce n'est pas simple quand vous avez en plus des enfants. Vous ne voulez pas toujours que les enfants ne voient plus leur père."
Il y a un engrenage dans lequel ces femmes tombent […] Quand vous êtes tombé dans cet engrenage, je pense que c'est difficile d'en sortir.
En plus des moyens matériels et humains, les associations appellent également à la responsabilité collective. "Dans nos campagnes, dans nos villes, on nous demande d'être témoins vigilants contre les larcins. Je pense qu'on doit se prendre par la main que l'on soit homme ou femme. Il faut qu'on soit vigilant pour ces femmes qui subissent des violences", indique Marie-Pierre Lebeau, membre de l'associationFemmes solidaires de Saône-et-Loire
Une vigilance nécessaire d'autant que les chiffres sont mauvais. Selon le ministère de l'Intérieur, les violences intrafamiliales ont augmenté de 20 % par rapport à l'année dernière sur la même période.