Les drapeaux accrochés à la façade de la mairie de Monéteau (Yonne) ont été mis en berne ce samedi 12 juin. La veille, une femme de 32 ans est décédée après avoir été touchée par plusieurs coups de feu, tirés par son ex-compagnon. Dans la commune, l'émotion est très forte.
Vendredi 11 juin dans l'après-midi à Monéteau (Yonne), une femme de 32 ans a été tuée de plusieurs coups de feu sur un parking public de la commune de 4 000 habitants, située au nord d'Auxerre. C'est son ancien compagnon qui a tiré. L'homme, âgé de 34 ans, a été interpellé et placé en garde à vue après avoir fait une tentative de suicide.
Ce samedi matin, au lendemain des faits, l'émotion est toujours intense dans la commune. "C'est choquant. C'est encore un monsieur qui ne devait pas être là et qui est venu tuer sa femme", nous confie une habitante. "Malheureusement ça continue. Il y en a de plus en plus. Il faut vraiment faire quelque chose. Il faut agir, mais fermement. Ce n'est pas normal", ajoute une autre.
"J'ai entendu un premier coup de feu dans un premier temps. Et puis quelques secondes après, un deuxième coup de feu. Je suis sorti, j'ai regardé un peu ce qu'il se passait. Il y avait un affolement de gens qui commençaient à courir et qui se figaient. Sur le coup, vous êtes interloqué, mais après quand vous savez ce qu'il s'est réellement passé, ça fait froid dans le dos", précise le gérant d'un magasin d'informatique situé tout près du lieu du drame.
Une cellule d'écoute a très rapidement été mise en place par la commune. "La mairie est ouverte pour toutes les personnes qui veulent venir. On est beaucoup sollicités pour un hommage. Tout le monde est révolté, bouleversé. Donc on est bien évidemment présents pour accompagner toutes ces personnes", explique Arminda Guiblain, maire DVD de Monéteau. Les drapeaux de la mairie ont été mis en berne ce samedi. Dans les prochains jours, un hommage devrait être rendu à la victime.
Dépôt de plainte en 2021
L'auteur des coups de feu était déjà connu de la justice pour violences conjugales, selon le procureur de la République d'Auxerre Hugues de Phily. Au début de l'année, la jeune femme avait déposé plainte contre son ancien compagnon et avait fréquenté une association d'aide aux victimes de violences conjugales.
"Jusque-là, nous n'avions pas de signal alarmant nous permettant de penser que son ex-compagnon en voulait à sa vie", a-t-il relevé. L'homme avait fait l'objet d'une composition pénale, une alternative à des poursuites judiciaires, pour laquelle il avait dû suivre un stage de sensibilisation aux violences conjugales, a ajouté le procureur. "Nous allons regarder avec minutie quels avaient été les signaux précédents et quelles réponses avaient été apportées", a-t-il dit.
Les deux enfants du couple, dont le plus jeune a assisté à la scène alors qu'il se trouvait dans la voiture, ont été pris en charge par les services compétents.