Crescent Marault était l'invité du JT 19/20 de France 3 Bourgogne ce mercredi 24 août, pour faire le point sur la grève des éboueurs qui dure depuis 48 jours dans l'Auxerrois.
Près de deux mois de grève, des ordures qui s'entassent dans la chaleur de l'été et des habitants exaspérés : à Auxerre, le mouvement social des éboueurs dure depuis le 7 juillet et n'a, à date, toujours pas trouvé d'issue. Ce mercredi 24 août, alors qu'un dépôt symbolique de poubelles a eu lieu dans la matinée devant la mairie d'Auxerre, le maire de la ville Crescent Marault, était l'invité du 19/20 de France 3 Bourgogne pour répondre aux questions de la rédaction.
Votre réaction est très attendue de la part des 67 000 habitants de l'agglomération. Vous avez jusqu'à présent repoussé l'étude du dossier de la grève au prochain conseil communautaire, le 5 septembre. Confirmez-vous que rien ne bougera d'ici là ?
Crescent Marault : "Ce n'est pas tout à fait exact : l'étude du dossier est en cours."
"Il fallait qu'on rassemble les éléments ressources humaines, financiers, budgétaires, puis il a fallu les synthétiser, le tout dans une période de congés donc en effectifs restreints. Et encore ce matin, il nous manquait quelques éléments pour pouvoir préparer un dossier à présenter aux maires avant la réunion du 5 septembre."
"C'est ce que j'avais expliqué aux grévistes : il fallait qu'ils nous laissent le temps de nous concerter et de donner des réponses assez précises, factuelles et concertées, pour que l'on ne réponde pas n'importe comment."
Contestez-vous les revendications des grévistes, ou les trouvez-vous légitimes ?
Crescent Marault : "Au vu de la première synthèse que nous faisons des éléments, je trouve que les demandes ne sont pas tout à fait recevables telles qu'elles sont exprimées aujourd'hui."
► Les éboueurs réclament une meilleure rémunération et davantage de sécurité au travail. Comme expliqué dans cet article, le ramassage des poubelles est prévu pour 33 agents, alors qu'ils ne sont que 20 en effectif réel. Les grévistes réclament l'embauche de huit agents ainsi qu'une augmentation de salaire : certains gagnent 1 500 euros par mois pour 12 ans d'ancienneté. Les éboueurs réclament également de commencer leur service 50 minutes plus tôt afin d'éviter les bouchons matinaux.
Vous avez lancé une procédure pour faire appel à des sociétés privées de ramassage des déchets à partir de septembre. Cela veut dire que vous prévoyez un enlisement du conflit ?
Crescent Marault : "C'est quand même paradoxal. Les gens nous demandent de trouver des solutions pour faire face aux afflux d'ordures sur les trottoirs, donc on met en place des procédures pour, quoi qu'il arrive, nous puissions trouver des solutions. C'est juste une mesure de précaution. Mais ce que l'on souhaite, c'est que le service reprenne. On va essayer de préparer au mieux les éléments pour que les maires puissent me donner un quitus, et ensuite retourner voir les agents pour leur expliquer la position des élus."
Donc pas de privatisation en vue ?
Crescent Marult : "Techniquement, c'est impossible puisque nos agents dépendent de la collectivité territoriale, ce sont des fonctionnaires. On ne peut pas les sortir des effectifs comme cela."
"Notre but est de réorganiser ce service afin de pouvoir l'améliorer, d'éventuellement répondre partiellement aux demandes des agents, sans pour autant avoir besoin d'augmenter la fiscalité."
"Car l'enjeu est là : la demande initiale des agents concerne le pouvoir d'achat, et je leur explique depuis le début qu'on ne peut pas compenser du pouvoir d'achat pour certains en augmentant la fiscalité pour les autres."
C'est donc à partir du 5 septembre, pas avant, que les négociations pourront véritablement commencer ?
Crescent Marault : "J'avais proposé une suspension de la grève pendant les vacances d'août, comme personne n'était là, quitte à ce que la grève reprenne en septembre. Les grévistes l'ont refusé. C'est un choix de leur part."