Le 17 octobre 2019 est la quinzième journée mondiale du don d'organes, un sujet qui reste encore tabou. Dans l’Yonne, Françoise Depeautre, greffée du foie il y a 10 ans, a tourné un clip pour encourager chacun à se prononcer sur le don d'organes.
En 2005, l’organisation mondiale de la santé (OMS) a instauré une journée mondiale pour le don d’organes et de la greffe. Depuis, elle a lieu tous les ans le 17 octobre.
En 2019, cette journée veut porter le message suivant : Tous concernés.
En France, le don d’organes et de tissus est encadré par les lois de bioéthique autour de grands principes : le consentement présumé, la gratuité et l’anonymat.
Tout le monde est considéré, a priori, comme donneur potentiel. Cependant on peut s’y opposer en exprimant son refus à un proche ou en s’inscrivant sur le registre national du refus.
Malgré la loi, les dons manquent et, chaque année, 25 000 patients sont dans l’angoisse de l’attente d'un cœur, un foie, un rein…, qui pourrait leur sauver la vie. Malheureusement, la demande d'organes est actuellement plus importante que l'offre. En 2018, 5 805 greffes d’organes ont été réalisées et les dons ont baissé de 5 %.
Encore 30 % des français disent ne pas vouloir donner leurs organes, même s’ils ne sont pas toujours inscrits sur le registre du non.
Un film pour libérer la parole sur le don d'organes
Libérer la parole sur le sujet, est un des moyens pour favoriser le don d’organes. C’est ce que veut faire Françoise Debeaupte avec son film Et toi, quel est ton choix ?
Françoise a été victime d’une hépatite fulgurante en 2009. Son pronostic vital était engagé et la seule possibilité pour elle de s’en sortir était une greffe du foie dans les 48h. Inscrite immédiatement sur la liste d’urgence de l’agence de biomédecine, elle a connu l’angoisse de l’attente. Heureusement, l’attente a été courte.Parler du don d’organes, cela ne fait pas mourir.
Françoise Debeaupte
Françoise estime être une miraculée grâce à cette triple coïncidence.Au même moment, il y a eu une mort encéphalique quelque part. Le hasard a fait qu’il y avait compatibilité avec moi et surtout une famille a dit OUI au don d’organes, alors qu’elle était dans la perte d’un être cher.
Depuis, 10 années se sont écoulées. Pour marquer cet anniversaire, elle a voulu faire un film qui rende hommage à son donneur, aux familles "qui restent dans l’ombre" et aux équipes médicales.
Quand on parle de don d’organes, les gens pensent aux personnes greffées. Mais il faut des donneurs ! Il faut sensibiliser les gens avant que des drames n’arrivent. Beaucoup de gens n’osent pas en parler. Pourtant, il y a toujours 30 à 40 % de refus parce que la famille n’avait pas parlé de ce sujet avec le défunt.
Pour cette aventure, elle a été accompagnée par des centaines de proches. Tout d’abord, l’association France Adot 89 dont elle est bénévole a financé le film. Pour les textes, elle a travaillé, entre autre, avec les élèves d’une classe du lycée Saint Joseph à Auxerre. Sébastien Dangoin, directeur artistique chez La Grue, l’a aidé à mettre en forme son projet.
Le film est désormais terminé et la volonté de Françoise est que chacun puisse parler du don d’organes car nous sommes Tous concernés.
Je veux que ce tout petit film fasse que l’on connaisse la réponse.
Et pour cela, elle a souhaité que le film sorte à l’occasion de la journée mondiale du don d’organes. Après le Silex, hier, le film sera diffusé ce soir au cinéma d'Auxerre.