Après Nevers, c'est la ville d'Auxerre qui craint de perdre son centre d'appel du Samu, le 15. Plusieurs élus demandent la mutualisation du 15 avec le centre d'appel des pompiers. La mobilisation continue.
Le 15, le centre de réception et de régulation des appels d'urgence et l'hélicoptère de l'hôpital d'Auxerre est menacé par le projet régional de santé de l'Agence régionale de santé. Basé à Auxerre, il est menacé de déménagement vers Dijon avant 2022.
Avec le président du conseil départemental Patrick Gendraud, le maire d'Auxerre Crescent Marault et le président du Service départemental d'incendie et de secours (Sdis) Christophe Bonnefond, le député Guillaume Larrivé a décidé de créer le 5 décembre, le collectif départemental de défense des urgences et des secours de l'Yonne.
"Ce n'est pas parce qu'on n'habite pas à Dijon que l'on doit avoir un service de secours moins bien".
Une conférence de presse était organisée ce vendred 18 décembre dans l'enceinte du Conseil départemental en présence de nombreux élus mais égalements des acteurs de la santé comme le docteur Mohamed Dyani, chef de service des urgences, du Samu et du centre 15 d'Auxerre. "Il est important et urgent de se battre pour le maintien de la régulation de l'Yonne car c'est un service de qualité et de proximité", estime le médecin. "On trouve injuste de vouloir fermer ce service."
"Aujourd’hui, ce qu’on fait, on tire une sonnette alarme" déclare Guillaume Larrivé. "On veut dire stop aux technocrates qui vont affaiblir le département de l’Yonne. Les habitants de l’Yonne méritent qu’on s’occupe d’eux. Ce n'est pas parce qu’on n'habite pas à Dijon que l’on doit avoir un service de secours moins bien", estime le député Les Républicains.
Une plate-forme commune avec le centre d'appel des pompiers
Regrouper les plates-formes d’appels du Samu et des pompiers sur un plateau unique à Auxerre, c'est l'idée défendue par ce collectif d'élus et qui fait l’unanimité. Une idée défendue par Christophe Bonnefond, directeur du Sdis de l'Yonne.
Pour une meilleure prise en charge, les élus proposent de réunir les deux plates-formes en une seule. Une solution qu'il juge plus efficace qu'un centre 15 unique à Dijon, comme le prévoit l'Agence Régionale de Santé (ARS). Selon eux, cela pourrait avoir des avantages notamment économique et permettraient de conserver le centre 15 dans l’Yonne.
"On veut proposer quelque chose de très efficace et de très volontaire. Cette plate-forme 15/18 unique faisant travailler ensemble tous les médecins, tous les sapeurs-pompiers, tous les professionnels du soin et du secours, c’est quelque chose de très utile pour les habitants de l’Yonne", estime Guillaume Larrivé.
Le député LR compte rencontrer le premier ministre Jean Castex à Matignon. "J'irai au mois de janvier à Matignon pour porter la voix des habitants en montrant que tous les acteurs sont unis pour défendre le territoire."
L'ARS se dit prête à rouvrir les discussions
Pour la direction de l'Agence Régionale de Santé, ce dossier n'est pour le moment pas une priorité, ni d'actualité. "Franchement, il ne faut pas se disperser", estime Pierre Pribile, directeur général de l'ARS. "S’agissant de ce dossier, il y a une programmation assez lointaine de ce sujet. On rouvrira les discussions calmement avec les élus des parties prenantes mais après l’épidémie. Ne gaspillons nos forces. La priorité des priorités, c’est la lutte contre l’épidémie."
La porte est ouverte et le dialogue doit se poursuivre, calmement, et sans caricature."
Concernant la proposition des élus de mutualiser les moyens du centre 15 et des pompiers, le directeur de l'ARS ne rejette pas totalement l"idée. "La porte est ouverte et le dialogue doit se poursuivre, calmement, et sans caricature car j’en entends beaucoup. Mais pour le moment, l’ARS n’est pas prête à remettre ce sujet sur la table."
Le personnel de l'hôpital se dit aujourd'hui inquiet. "Perdre le 15 dans l'Yonne, c'est un service de proximité qui va fermer dans un départment rural qui souffre déjà de désertification médicale" regrette Mohamed Dyani.
Pierre Pribile estime qu'il y a "manifestement une incompréhension dans ce dossier. L’objectif de ce dossier, c’est une main tendue du CHU de Dijon pour venir épauler les équipes d’Auxerre. C’est pensé pour être en faveur des Icaunais."