Le moulin de Migé redéploie enfin ses ailes ! Après des centaines d'heures de travail, des bénévoles passionnés ont fait renaître ce monument qui menaçait de s'effondrer. Aujourd'hui, il est classé à l’inventaire des monuments historiques et pourrait même moudre !
Les automobilistes qui empruntent la RN 151 connaissent bien le moulin de Migé qui se trouve en bordure de la route nationale, à une quinzaine de kilomètres d’Auxerre dans le département de l’Yonne.
On ne peut pas manquer cette tour de 8 mètres de haut équipée d’ailes de plus de 12 mètres d’envergure.
Un spectacle insolite à côté des immenses éoliennes situées juste à côté, dans le parc éolien de Migé-Escamps.
Le moulin de Migé a vu le jour en 1794. Un siècle plus tard, il cesse de fonctionner, suite à l’arrêt de la production de farine et il devient tour à tour une ferme, une tuilerie et un relais-cabaret, avant de tomber à l’abandon.
En 1988, l’idée d’un projet de restauration voit le jour. L’Association A tire d’aile, qui est devenue propriétaire du bâtiment, s’attaque à sa restauration.
Il faudra plusieurs années pour que le bâtiment retrouve une deuxième vie. En 1994, grâce à la persévérance de passionnés, le moulin de Migé a rouvert ses portes et jusqu’en 2018, il a accueilli plus de 150 000 visiteurs.
Puis, la belle aventure s’est s’interrompue pendant deux ans suite à des problèmes mécaniques notamment. Il a fallu entre autres réparer des engrenages, ce qui n’est pas si facile.
Tous ces matériaux, seuls les spécialistes savent les travailler. Quand on a une réparation importante, soit on le fait faire par un professionnel et ça coûte cher, soit on essaie de le faire nous-mêmes avec les moyens du bord, mais ça prend du temps. C’est ce qui s’est passé avec ces engrenages très spécifiques qui étaient cassés, ce qui a bloqué les visites et on a eu un manque à gagner très important.
Un moulin de Migé paré pour moudre !
Mais, ça y est ! Depuis début août, le Moulin de Migé est de nouveau ouvert.
Les visiteurs ne cachent pas leur admiration devant l’énorme travail de restauration qui a été accompli.
"On trouve ça extraordinaire", dit une touriste venue de Paris. "Oui, ça vaut le coup d’œil, c’est bien rénové, c’est une belle bâtisse", ajoute son mari.
"C’est la technologie mise en œuvre à cette époque qui est impressionnante, notamment le système de force centrifuge qui permet de régler l’écartement des meules", explique un des guides de l’association. "La seule différence, c’est qu’à l’époque les voiles étaient en tissu et non en planches de bois comme aujourd’hui."
Le moulin de Migé, qui est parfaitement fonctionnel, serait tout à fait capable de produire de la farine. "On l’a déjà fait et on aimerait bien le refaire à l’avenir", dit un bénévole.
La ténacité de l'association "À tire d'aile" est impressionnante. "On n’a aucune subvention. Ce sont uniquement les visites, les adhérents et les dons qui nous font vivre", expliquent les membres, qui ne sont plus qu’une cinquantaine aujourd’hui, contre 400 autrefois !
Ça devient de plus en plus difficile de faire vivre ce moulin, car les gens qui ont créé l’association prennent de l’âge et il n’y a pas beaucoup de renouvellement. C’est très difficile de motiver les jeunes pour venir remplacer les anciens qui disparaissent peu à peu.
"Si des bénévoles sont intéressés, ils peuvent prendre contact avec nous et venir nous aider", dit Chantal Boulanger, la secrétaire d’À tire d'aile. Il faut aussi appeler (06-13-22-26-03) pour prendre rendez-vous si on veut visiter le moulin.
Le billet d’entrée coûte 4 euros pour les adultes et 2 euros pour les moins de 16 ans. Une contribution symbolique pour un véritable voyage à travers le temps.