À Cruzy-le-Châtel, des associations ont dénoncé dans une vidéo les conditions de vie dans un chenil de chiens de chasse. La préfecture de l'Yonne a retiré quatre chiens et a adressé une mise en demeure au propriétaire. Ce dernier reconnaît des manquements mais réfute toute maltraitance.
L'affaire fait grand bruit sur les réseaux sociaux. Une vidéo réalisée par des associations de protection des animaux montre l'état effroyable d'un chenil clandestin à Cruzy-le-Châtel, dans l'Yonne.
Les images diffusées ce mardi 7 février sur les comptes Facebook des associations ont de quoi choquer : cadavres de chiens, enclos jonchés d'excréments, gamelles envahies de vers. "Plusieurs chiens montrent des signes de maigreur, écrivent-elles dans un communiqué. Le chenil ne contient pas de niches, les animaux sont exposés au froid glacial, dorment à même le sol, les eaux usées ne sont pas évacuées."
4 chiens retirés et une mise en demeure
Interrogé par France 3 Bourgogne, le maire de Cruzy-le-Châtel, Thierry Durand, modère ces affirmations : "Je me suis rendu sur place la semaine dernière avec une des associations. J'ai constaté que les chiens sont nourris et qu'ils ne sont pas battus. Par contre, ils étaient dans des enclos déplorables : les portes ouvertes, pas d'eau dans les gamelles, rien pour dormir." Après sa visite, le maire a dressé un procès-verbal de constatation qui a lancé la procédure.
Suite à ce signalement, la gendarmerie et l'inspection vétérinaire se sont rendues dans le chenil ce mardi 7 février. Après avoir auditionné le propriétaire, la préfecture de l'Yonne a rendu sa décision : 4 chiens ont été immédiatement retirés et une mise en demeure d'apporter de bonnes conditions de détention aux chiens restants a été notifiée au propriétaire.
Les chiens ont toujours été bien nourris et bien soignés.
Le propriétaire du chenil
Joint par téléphone, le propriétaire reconnaît qu'il y a eu un manque de vigilance : "On a eu des problèmes de permis de construire et de personnel. Je suis le seul responsable de cette situation." Néanmoins, il réfute toute maltraitance envers les animaux : "Les chiens ont toujours été bien nourris et bien soignés. La direction des services vétérinaires me le répète à chaque fois."
Questionné sur la vidéo des associations, le propriétaire du chenil juge qu'elle ne reflète pas la réalité. Il dénonce des images sorties de leur contexte et de leur temporalité : "Certaines images datent de plus d'un an lorsqu'on a eu une épidémie de parvovirose (une gastro-entérite sévère du chien ndlr). Des chiens sont morts en moins d'une journée malgré les soins vétérinaires."
Ce chenil avait déjà fait l'objet d'un signalement auprès de la direction départementale de la protection des populations au début de l'année 2022. Deux inspections avaient été réalisées par différents services, notamment l'Office français de la Biodiversité. Elles avaient donné lieu à une première mise en demeure.