La chenille processionnaire profite du réchauffement climatique pour proliférer en Bourgogne. Où se trouve-t-elle et que faire si l'on en croise ?
En vous baladant en forêt bourguignonne, vous avez pu croiser des boules de soie blanche accrochée aux branches d'un arbre. Ce sont des nids de chenilles processionnaires du pin, une espèce de plus en plus répandue de novembre à juin et qui peut s'avérer dangereuse pour l'homme.
Où les trouver ?
Si elles sont déjà implantées depluis plusieurs années dans la région, cette larve est plutôt originaire du Grand-Est ou du sud. Retrouvez ci-dessous une carte des communes à proximité desquelles la présence de l'espèce a été confirmée par Bourgogne Base Fauna :
Selon Mathurin Carnet, entomologiste à la Société d'histoire naturelle d'Autun (SHNA), il y a deux principales raison à ce développement en Bourgogne. "Le réchauffement climatique leur assure une meilleure reproduction et donc une population croissante. Mais il y a aussi le fait qu'on a privilégié un reboisement avec des résineux, l'habitat de prédilection de cette espèce."
Que faire en cas de rencontre ?
- En forêt
Si vous rencontrez un ou plusieurs nids de ces insectes en forêt, le mot d'ordre est de s'en approcher le moins possible. Les poils sont urticants et peuvent engendrer une réaction allergique. Il ne faut pas gratter pour éviter d'aggraver la situation, et il faut aller consulter un médecin si les démangeaisons persistent ou si d'autres symptômes apparaissent.
En cas d'épisode venteux, il est également possible que ces poils soient amenés par l'air, même si cela reste "assez occasionnel" selon Mathurin Carnet, qui demande de "les laisser tranquilles le plus possible : la solution n'est pas de détruire un nid dès qu'on en voit un".
"En restant à l'écart, les adultes ne sont pas en danger, en revanche il faut veiller à surveiller les enfants et les chiens."
Mathurin Carnetentomologiste à la SHNA
- À la maison
Pour Laurent Rebillard, responsable technique à la FREDON Bourgogne-Franche-Comté, le risque ne s'arrête pas à la forêt. "Il faut faire attention lorsqu'on repère un nid près des habitations. Par exemple, il faut éviter d'étendre le linge dehors. Et si on est contraint de détruire un nid sur une propriété, il faut s'équiper en conséquence avec des protections individuelles pour les yeux et les voies respriatoires."
Quels moyens pour lutter contre la prolifération ?
Mathurin Carnet explique qu'avec la hausse du nombre d'individus de chenilles, son prédateur voit son nombre augmenter aussi. "La population du grand calosome augmente en même temps que celle des chenilles, il régule, mais il ne peut pas le faire tout seul."
Laurent Rebillard et la FREDON souhaitent favoriser les chauves-souris et les oiseaux insectivores, notamment grâce à "des abris facilitant les installations de ces espèces".
Il évoque aussi de nombreux pièges qui ciblent des périodes de la vie des chenilles, mais aussi des papillons. "Le cerclage récolteur se place autour d'un arbre infesté et permet de capturer les chenilles qui descendent le long du tronc pour aller s'enfouir dans la terre afin de se changer en chrysalide."
L'important selon lui est de cibler des zones précises et de multiplier les méthodes de lutte pour endiguer la prolifération de cette espèce. Pour aider n'hésitez pas à remplir ce formulaire en cas de rencontre avec des chenilles processionnaires du pin.